a lire : Mercenaires S.A."
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"Mercenaires S.A." aux éditions Desclée de Brouwer,76 bis, rue des Saints Pères, 75 007 Paris (France) ISBN 2-220-04230-8, par Philippe Chapleau, journaliste à Ouest-France et Francois Misser, journaliste indépendant, par ailleurs co-auteur avec Olivier Vallée de "Les Gemmocraties, l'Economie Politique du Diamant Africain" chez le même éditeur (1997)
Parallèlement aux réticences des Américains et des Européens à envoyer leurs propres troupes sur des théâtres qui ne représentent plus un intérêt stratégique majeur, un autre facteur favorise la renaissance du mercenariat: la déliquescence des Etats, particulièrement manifeste en Afrique. (...)
Peu de pays hormis le Libéria et la Somalie, ont incarné aussi bien que le Zaïre de Mobutu, le dépérissement de l'Etat. Au début des années 1990, les clans qui gravitent autour du Grand Léopard, ont institué un système de prédation tel qu'il phagocyte complètement l'Etat. La première entreprise du pays, la Gécamines, la géante du cuivre s'est trouvée ponctionnée à mort, cannibalisée, pour payer les éléments de la Division Spéciale Présidentielle de Mobutu (DSP) déployés au Katanga et entretenir l'élite vorace au pouvoir. Les autres militaires privés de salaires réguliers ou conséquents, ont été réduits à rançonner le contribuable.
Cette situation coïncide avec une vague de manifestations en faveur de la démocratisation et du départ de Mobutu. Face à cela, faisant d'une pierre deux coups, en septembre 1991, le maréchal lâche les éléments des Forces Armées Zaïroises (FAZ) qui, se livrent à un pillage en règle des principales villes du pays. Seules échappent au désastre, les firmes qui ont pu soudoyer un général.
Passé le défoulement, la machine économique doit bien redémarrer. Pour conjurer la menace de nouveaux pillages, certains chefs d'entreprise songent à faire appel à des vigiles européens. En même temps, le régime Mobutu doit pallier la détérioration de ses rapports avec la "troïka" occidentale Belgique-Etats Unis-France. La répression brutale par la Garde Civile d'un soulèvement sur le campus de Lubumbashi en mai 1990, la vague de pillages de 1991 et les entraves au processus de démocratisation aboutissent à l'arrêt total de la coopération civile et militaire en 1992. Des pressions américaines aboutissent au départ des instructeurs israéliens de la DSP.
Pendant ce temps, à la frontière sud du pays, 2 000 anciens gendarmes katangais et leurs fils enrôlés dans l'armée angolaise, attendent leur heure, donnant des sueurs froides à Mobutu, déjà échaudé par les invasions de 1977 et de 1978. Dans ce contexte confus, le Zaïre fait l'objet de démarches de mercenaires qui sentent là un nouveau marché potentiel. (...) Dés octobre 1991, révèle l'hebdomadaire belge "Panorama", une vingtaine de mercenaires ont été recrutés à Anvers par cinq sociétés belges opérant au Zaïre. En février 1992, selon le "Journal de Genève", le conseiller aux finances de Mobutu, Bosekota sollicite la couverture de la banque Belgolaise pour un crédit de 97 millions de dollars. Objectif: recruter 140 "techniciens" angolais pour la DSP. L'UNITA pointée du doigt par les manifestants ayant entendu des militaires s'exprimer en portugais en février 1992 lors de la marche de la paix organisée par les chrétiens de Kinshasa réprimée dans le sang, dément catégoriquement.
Quatre ans plus tard, la situation s'est encore détériorée. Le Zaïre, interdit de coopération militaire occidentale, se trouve de surcroît sous le coup d'un embargo sur les livraisons d'armes visant les anciens miliciens et militaires hutus rwandais réfugiés sur son territoire après le génocide de 1994. Aussi, quand les rebelles de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL) de Laurent Kabila, appuyés par le Rwanda et l'Ouganda lancent l'invasion du pays en septembre 1996, l'entourage de Mobutu, se décide à recruter au grand jour des mercenaires pour repousser l'invasion.
L'opération est confiée à une vieille connaissance du maréchal, Christian Tavernier. Ce dernier avait déjà repris du service en décembre 1995, comme conseiller militaire, en concoctant un plan de restructuration de l'armée qui ne sera jamais appliqué. Tavernier effectue aussi des missions de lobbying et de renseignement pour le compte de Mobutu. Se prévalant de son engagement passé au service de la sécession katangaise, il sonde avec son ami le pilote Roger Bracco, le 8 juillet 1996 à Bruxelles, le docteur Emile Ilunga, patron du bras politique des ex-gendarmes katangais, le Conseil National de la Révolution (CNR). Au cours d'un déjeuner dans un restaurant bruxellois, Ilunga, mis en confiance, dévoile que 6 OOO de ses hommes regroupés dans le 24ème régiment de commandos des Forces Armées Angolaises, envisagent de lancer une offensive sur la frontière Sud du Zaïre.
Ayant échoué dans ses tentatives de persuader le premier ministre belge Jean-Luc Dehaene de voler au secours de Mobutu, Tavernier se tourne alors vers Fernand Wibaux, le "Monsieur Afrique bis" de l'Elysée. Du côté français, toutefois, Tavernier n'obtient pas grand chose. Tout au plus, les réseaux Denard avec le concours de François-Xavier Sidos, un permanent du Front National, rescapé de l'expédition de 1995 aux Comores, mettent à sa disposition trente hommes: des anciens des Comores, et quelques gaillards à l'expérience sommaire: "des colleurs d'affiche très aguerris au maniement du manche de pioche dans les rues de Paris, moins rompus à celui du mortier" raconte un ancien mercenaire au Figaro.
Insuffisant. C'est alors qu'une compagnie française de téléphonie satellitaire, Geolink, propose à Wibaux de recruter une centaine de militaires serbes. Grâce à des complicités de l'appareil d'Etat serbe et de la DST, ces hommes commandés par le colonel "Dominic Yugo" s'installent entre fin décembre à Kisangani. La suite est relatée en détail dans le reportage publié dans la revue Raids par le photographe belge Thierry Charlier, qui a accompagné les mercenaires sur le terrain.
Mais à tous égards, l'opération est mal emmanchée.
Entre Serbes et Français, c'est la mésentente. Les seconds qui perçoivent un salaire de 30 000 francs (trois mois payés d'avance) accusent les premiers qui acceptent une solde mensuelle cinq fois moindre d'être des "gâche-métier". Le manque de coordination est total: les Français n'ont jamais disposé de l'appui aérien des Serbes, et les rapports entre Zaïrois et Serbes sont exécrables, après que les seconds aient bombardé par mégarde une colonne de l'armée zaïroise.
Tavernier, surnommé "la fouine" ou "le serpent à lunettes", perd vite son ascendant sur ses hommes: on le voit plus souvent parader dans les couloirs de l'hôtel Memling de Kinshasa, d'où il harangue, téléphone satellitaire en main, les rédactions de Bruxelles, que sur le terrain. Les moyens aussi sont insuffisants: les trois Aermacchi MB-325 K, l'Andover et les trois hélicoptères MI-24 des mercenaires ont été acquis en leasing par le financier zaïrois de l'opération, Seti Yale, conseiller à la sécurité de Mobutu. Le choix du quartier général des mercenaires à Watsa dans le Haut-Congo, n'est pas décidé en fonction de critères militaires mais simplement parce que Tavernier a obtenu des autorités le droit d'exploiter les concessions de l'Office des Mines d'Or de Kilo-Moto, situées à proximité. Car pour le reste, la ville n'a aucun intérêt stratégique.
De surcroît, les crimes de guerre perpétrés par les Serbes leur aliènent totalement la population. Outre, le bombardement inutile des villes de Bukavu, de Shabunda et de Walikale le 17 février 1997, Amnesty International et la Fédération Internationale des Droits de l'Homme dénoncent les exécutions de dizaines de civils, soupçonnés de collaboration avec les rebelles. Dont deux prédicateurs de l'église néo-apostolique, abattus début mars par Yugo en personne.
En aucun cas, les mercenaires de Tavernier ne pouvaient gagner cette guerre. La France inhibée par la politique de François Mitterrand au Rwanda n'était pas en mesure de leur apporter un soutien significatif. En outre, dés le départ, le haut commandement de l'armée zaïroise avait pris une bonne option sur la défaite: le chef d'Etat-major, le général Eluki Monga Aundu avait détourné les stocks de carburant de l'armée pour alimenter sa flotte de taxis. Et les patrons de la Garde Civile et de la DSP, les généraux Baramoto et Nzimbi, avaient au préalable exporté en masse des armes vers Brazzaville. Le système Mobutu, après avoir cannibalisé l'appareil économique est allé jusqu'au bout de sa logique suicidaire, en cannibalisant aussi sa propre armée.
Pour autant, la déroute de Tavernier et des Serbes ne constitue pas un échec des mercenaires en général mais seulement celle de la catégorie d'entre eux qui était soutenue par les réseaux déclinants ou en recomposition de la "Françafrique". Car l'adversaire aussi a compté sur un concours militaire privé mais plus discret.
Ainsi, confie Kathi Austin, consultante pour l'organisation Human Rights Watch Arms Project, la société américaine Ronco Corporation qui avait passé un contrat de déminage en 1995 avec le gouvernement de Kigali, a aussi importé des véhicules de transport pour l'Armée Patriotique Rwandaise (APR). Compte tenu du soutien actif apporté par l'APR aux rebelles congolais, il est raisonnable de penser que ce matériel ait été utilisé lors de l'offensive au Congo. Qui plus est, les hommes de Ronco étaient tous des anciens des Special Forces et leur effectif de plusieurs dizaines d'hommes à la mi-1996 dépassait largement le nombre affecté habituellement à la formation de démineurs locaux, lors des missions de ce type. Selon la chercheuse américaine, (...)
ARNAUD DE LA GRANGE, Zaïre, la débâche des chiens de guerre, Le Figaro, 7 avril 1997
THIERRY CHARLIER, Les mercenaires français au Zaïre, Raids, mai 1997
"Mercenaires S.A." aux éditions Desclée de Brouwer,76 bis, rue des Saints Pères, 75 007 Paris (France) ISBN 2-220-04230-8, par Philippe Chapleau, journaliste à Ouest-France et Francois Misser, journaliste indépendant, par ailleurs co-auteur avec Olivier Vallée de "Les Gemmocraties, l'Economie Politique du Diamant Africain" chez le même éditeur (1997)
Parallèlement aux réticences des Américains et des Européens à envoyer leurs propres troupes sur des théâtres qui ne représentent plus un intérêt stratégique majeur, un autre facteur favorise la renaissance du mercenariat: la déliquescence des Etats, particulièrement manifeste en Afrique. (...)
Peu de pays hormis le Libéria et la Somalie, ont incarné aussi bien que le Zaïre de Mobutu, le dépérissement de l'Etat. Au début des années 1990, les clans qui gravitent autour du Grand Léopard, ont institué un système de prédation tel qu'il phagocyte complètement l'Etat. La première entreprise du pays, la Gécamines, la géante du cuivre s'est trouvée ponctionnée à mort, cannibalisée, pour payer les éléments de la Division Spéciale Présidentielle de Mobutu (DSP) déployés au Katanga et entretenir l'élite vorace au pouvoir. Les autres militaires privés de salaires réguliers ou conséquents, ont été réduits à rançonner le contribuable.
Cette situation coïncide avec une vague de manifestations en faveur de la démocratisation et du départ de Mobutu. Face à cela, faisant d'une pierre deux coups, en septembre 1991, le maréchal lâche les éléments des Forces Armées Zaïroises (FAZ) qui, se livrent à un pillage en règle des principales villes du pays. Seules échappent au désastre, les firmes qui ont pu soudoyer un général.
Passé le défoulement, la machine économique doit bien redémarrer. Pour conjurer la menace de nouveaux pillages, certains chefs d'entreprise songent à faire appel à des vigiles européens. En même temps, le régime Mobutu doit pallier la détérioration de ses rapports avec la "troïka" occidentale Belgique-Etats Unis-France. La répression brutale par la Garde Civile d'un soulèvement sur le campus de Lubumbashi en mai 1990, la vague de pillages de 1991 et les entraves au processus de démocratisation aboutissent à l'arrêt total de la coopération civile et militaire en 1992. Des pressions américaines aboutissent au départ des instructeurs israéliens de la DSP.
Pendant ce temps, à la frontière sud du pays, 2 000 anciens gendarmes katangais et leurs fils enrôlés dans l'armée angolaise, attendent leur heure, donnant des sueurs froides à Mobutu, déjà échaudé par les invasions de 1977 et de 1978. Dans ce contexte confus, le Zaïre fait l'objet de démarches de mercenaires qui sentent là un nouveau marché potentiel. (...) Dés octobre 1991, révèle l'hebdomadaire belge "Panorama", une vingtaine de mercenaires ont été recrutés à Anvers par cinq sociétés belges opérant au Zaïre. En février 1992, selon le "Journal de Genève", le conseiller aux finances de Mobutu, Bosekota sollicite la couverture de la banque Belgolaise pour un crédit de 97 millions de dollars. Objectif: recruter 140 "techniciens" angolais pour la DSP. L'UNITA pointée du doigt par les manifestants ayant entendu des militaires s'exprimer en portugais en février 1992 lors de la marche de la paix organisée par les chrétiens de Kinshasa réprimée dans le sang, dément catégoriquement.
Quatre ans plus tard, la situation s'est encore détériorée. Le Zaïre, interdit de coopération militaire occidentale, se trouve de surcroît sous le coup d'un embargo sur les livraisons d'armes visant les anciens miliciens et militaires hutus rwandais réfugiés sur son territoire après le génocide de 1994. Aussi, quand les rebelles de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL) de Laurent Kabila, appuyés par le Rwanda et l'Ouganda lancent l'invasion du pays en septembre 1996, l'entourage de Mobutu, se décide à recruter au grand jour des mercenaires pour repousser l'invasion.
L'opération est confiée à une vieille connaissance du maréchal, Christian Tavernier. Ce dernier avait déjà repris du service en décembre 1995, comme conseiller militaire, en concoctant un plan de restructuration de l'armée qui ne sera jamais appliqué. Tavernier effectue aussi des missions de lobbying et de renseignement pour le compte de Mobutu. Se prévalant de son engagement passé au service de la sécession katangaise, il sonde avec son ami le pilote Roger Bracco, le 8 juillet 1996 à Bruxelles, le docteur Emile Ilunga, patron du bras politique des ex-gendarmes katangais, le Conseil National de la Révolution (CNR). Au cours d'un déjeuner dans un restaurant bruxellois, Ilunga, mis en confiance, dévoile que 6 OOO de ses hommes regroupés dans le 24ème régiment de commandos des Forces Armées Angolaises, envisagent de lancer une offensive sur la frontière Sud du Zaïre.
Ayant échoué dans ses tentatives de persuader le premier ministre belge Jean-Luc Dehaene de voler au secours de Mobutu, Tavernier se tourne alors vers Fernand Wibaux, le "Monsieur Afrique bis" de l'Elysée. Du côté français, toutefois, Tavernier n'obtient pas grand chose. Tout au plus, les réseaux Denard avec le concours de François-Xavier Sidos, un permanent du Front National, rescapé de l'expédition de 1995 aux Comores, mettent à sa disposition trente hommes: des anciens des Comores, et quelques gaillards à l'expérience sommaire: "des colleurs d'affiche très aguerris au maniement du manche de pioche dans les rues de Paris, moins rompus à celui du mortier" raconte un ancien mercenaire au Figaro.
Insuffisant. C'est alors qu'une compagnie française de téléphonie satellitaire, Geolink, propose à Wibaux de recruter une centaine de militaires serbes. Grâce à des complicités de l'appareil d'Etat serbe et de la DST, ces hommes commandés par le colonel "Dominic Yugo" s'installent entre fin décembre à Kisangani. La suite est relatée en détail dans le reportage publié dans la revue Raids par le photographe belge Thierry Charlier, qui a accompagné les mercenaires sur le terrain.
Mais à tous égards, l'opération est mal emmanchée.
Entre Serbes et Français, c'est la mésentente. Les seconds qui perçoivent un salaire de 30 000 francs (trois mois payés d'avance) accusent les premiers qui acceptent une solde mensuelle cinq fois moindre d'être des "gâche-métier". Le manque de coordination est total: les Français n'ont jamais disposé de l'appui aérien des Serbes, et les rapports entre Zaïrois et Serbes sont exécrables, après que les seconds aient bombardé par mégarde une colonne de l'armée zaïroise.
Tavernier, surnommé "la fouine" ou "le serpent à lunettes", perd vite son ascendant sur ses hommes: on le voit plus souvent parader dans les couloirs de l'hôtel Memling de Kinshasa, d'où il harangue, téléphone satellitaire en main, les rédactions de Bruxelles, que sur le terrain. Les moyens aussi sont insuffisants: les trois Aermacchi MB-325 K, l'Andover et les trois hélicoptères MI-24 des mercenaires ont été acquis en leasing par le financier zaïrois de l'opération, Seti Yale, conseiller à la sécurité de Mobutu. Le choix du quartier général des mercenaires à Watsa dans le Haut-Congo, n'est pas décidé en fonction de critères militaires mais simplement parce que Tavernier a obtenu des autorités le droit d'exploiter les concessions de l'Office des Mines d'Or de Kilo-Moto, situées à proximité. Car pour le reste, la ville n'a aucun intérêt stratégique.
De surcroît, les crimes de guerre perpétrés par les Serbes leur aliènent totalement la population. Outre, le bombardement inutile des villes de Bukavu, de Shabunda et de Walikale le 17 février 1997, Amnesty International et la Fédération Internationale des Droits de l'Homme dénoncent les exécutions de dizaines de civils, soupçonnés de collaboration avec les rebelles. Dont deux prédicateurs de l'église néo-apostolique, abattus début mars par Yugo en personne.
En aucun cas, les mercenaires de Tavernier ne pouvaient gagner cette guerre. La France inhibée par la politique de François Mitterrand au Rwanda n'était pas en mesure de leur apporter un soutien significatif. En outre, dés le départ, le haut commandement de l'armée zaïroise avait pris une bonne option sur la défaite: le chef d'Etat-major, le général Eluki Monga Aundu avait détourné les stocks de carburant de l'armée pour alimenter sa flotte de taxis. Et les patrons de la Garde Civile et de la DSP, les généraux Baramoto et Nzimbi, avaient au préalable exporté en masse des armes vers Brazzaville. Le système Mobutu, après avoir cannibalisé l'appareil économique est allé jusqu'au bout de sa logique suicidaire, en cannibalisant aussi sa propre armée.
Pour autant, la déroute de Tavernier et des Serbes ne constitue pas un échec des mercenaires en général mais seulement celle de la catégorie d'entre eux qui était soutenue par les réseaux déclinants ou en recomposition de la "Françafrique". Car l'adversaire aussi a compté sur un concours militaire privé mais plus discret.
Ainsi, confie Kathi Austin, consultante pour l'organisation Human Rights Watch Arms Project, la société américaine Ronco Corporation qui avait passé un contrat de déminage en 1995 avec le gouvernement de Kigali, a aussi importé des véhicules de transport pour l'Armée Patriotique Rwandaise (APR). Compte tenu du soutien actif apporté par l'APR aux rebelles congolais, il est raisonnable de penser que ce matériel ait été utilisé lors de l'offensive au Congo. Qui plus est, les hommes de Ronco étaient tous des anciens des Special Forces et leur effectif de plusieurs dizaines d'hommes à la mi-1996 dépassait largement le nombre affecté habituellement à la formation de démineurs locaux, lors des missions de ce type. Selon la chercheuse américaine, (...)
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