Les sociétés militaires privées à l'affût du business libyen + videos
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Les sociétés militaires privées à l'affût du business libyen + videos
Selon plusieurs sources Secopex, qui est la seule société française à revendiquer ouvertement le statut de SMP (Société Militaire Privée) au sens où l’entendent les américains, a sans doute sous-estimé les fractions au sein de la rébellion. Pierre Marziali et Pierre Martinet -un ancien agent du service action de la DGSE qui l’accompagnait, connu pour avoir travaillé pour le service de sécurité de la DGSE et révélé que la direction de Canal plus espionnait Bruno Gaccio- avaient un contact avec un des chefs de la rébellion mais ne logeaient pas dans le quartier de Benghazi où se retrouvent la plupart des occidentaux ce qui a éveillé les soupçons de la rébellion libyenne.
Secopex pâtit, en outre, d’une réputation quelque peu sulfureuse dans le milieu des SMP. Dans le Midi-Libre, un officier français affirme ainsi « qu’ils sont très mal vus dans le monde militaire, ils mangent à tous les râteliers, il n'y a aucune éthique. Ils accepteront de travailler pour un chef d'Etat sanguinaire comme pour ses adversaires, pourvu qu'ils soient payés ».
Une affirmation pondérée par George Henri Bricet des Vallons, auteur de Irak, terre mercenaire et spécialiste des Sociétés Militaires Privées : « Effectivement, à un moment, il y avait des types un peu sulfureux dans la structure. Ils s’en sont détachés. On pourrait croire que Secopex était une survivance des barbouzeries mais ce n’étaient pas des chiens de guerre. Pierre Marziali connaissait son métier. Concrètement, la société Secopex était en liquidation judiciaire depuis 2008, il n’y avait guère que sa filiale internationale CSA qui était encore en activité. Ils faisaient près de 100.000 euros de chiffre d’affaires par an. Essentiellement, des formations gardes du corps en Tchéquie. La seule chose douteuse c’est le décalage entre leur communication très agressive qui donnait l’impression d’un Blackwater à la française et la réalité de leur activité assez faible, en réalité. Ils affichaient 2.000 hommes mobilisables, la réalité c’était plus près de 500 ».
Guère étonnant que Secopex ait été l’une des premières SMP à aller tâter de ce terrain libyen qui s’annonce juteux en matière de sécurité, dans la mesure où il est complètement déserté par les armées régulières. Le plus étonnant reste encore l’absence de sociétés militaires privées américaines, jamais en retard d’un conflit, qui n’auraient toujours pas posé le pied sur le sol libyen.
« Effectivement, on peut s’étonner de l’attentisme des américains » confirme Georges Henri bricet des Vallons mais « en général, les SMP américaines arrivent dans les valises de l’Etat américain parce qu’elles sont extrêmement liées à la politique étrangère américaine. Tout bougera quand les américains se réengageront ou non dans la guerre en libye. Pour l’instant, c’est notre guerre, ils font du soutien, ils sont à flux tendu sur l’Afghanistan et l’Irak et n’ont pas les moyens de se déployer ailleurs. En revanche, il y a des rumeurs selon lesquelles une ancienne antenne d’executive outcomes (société militaire privée sud africaine de sinistre réputation, impliquée dans le maintien de l’Apartheid, dissoute en 1998) qui opérait en Sierra Leone et n’a jamais cessé ses activités, pourrait s’investir dans la formation de l’armée Libyenne. Ce sont des formations qui vont durer 6 à 8 mois donc forcément les américains et les anglais vont finir par arriver. En général, les américains étudient assez longuement le terrain, les réseaux politiques etc. ».
Plus largement, le conflit Libyen pourrait annoncer encore une nouvelle ère dans la marche forcée vers la privatisation des conflits. Réticents à engager leurs propres troupes sur des théâtres d’opérations extérieurs, les états occidentaux préfèrent sous-traiter le « boulot » à des sociétés qui engagent souvent des troupes autochtones à moindre coût.
« Nous avons vu dès le début du conflit que Kadhafi avait fait appel à des mercenaires en vue d'enrayer la menace que représentaient les insurgés. Le Colonel, voyant que la Coalition refuse une intervention au sol, pourrait renforcer ses troupes en recrutant davantage de mercenaires pour s'engager de manière plus efficace dans la guérilla urbaine, théâtre d'opérations qui sera décisif. Nous sommes donc en face d'une distorsion de concurrence entre les moyens des deux factions, les forces loyalistes pouvant multiplier leur puissance numérique en faisant appel à des forces militaires privées. On peut alors se demander si les insurgés ne pourraient pas envisager de lutter avec les mêmes armes que les loyalistes, d'autant que cette solution favoriserait leur victoire sans pour autant obliger la Coalition à se « mouiller » en intervenant sur le terrain » écrit Habib M. Sayah, un militant libéral tunisien, qui admet qu'une telle option poserait de sérieuses questions éthiques.
D'autant que la recherche par les États d’une résolution rapide des conflits s’intègre mal à la logique économique des sociétés privées pour laquelle la durée devient une composante de rentabilité et de viabilité.
En réfutant dès le départ l’engagement terrestre des armées occidentales, les Etats ont laissé le champ libre à des stratégies indirectes, la voie ouverte à un nouveau marché de mercenaires qui pourrait contraindre l’Etat français à regarder de plus près ce marché de la sécurité mondiale. Jusqu’ici la complexité du dossier de l’externalisation de la défense, le flou de la législation et l’ambiguïté de la politique française permettaient un laisser faire qui ne favorisait ni un véritable contrôle des sociétés devenu incontournable ni un développement organisé et cohérent du marché.
En attendant, d’autres sociétés françaises regarderaient de très près le théâtre d’opération libyen et seraient déjà prêts à l’investir…
Secopex pâtit, en outre, d’une réputation quelque peu sulfureuse dans le milieu des SMP. Dans le Midi-Libre, un officier français affirme ainsi « qu’ils sont très mal vus dans le monde militaire, ils mangent à tous les râteliers, il n'y a aucune éthique. Ils accepteront de travailler pour un chef d'Etat sanguinaire comme pour ses adversaires, pourvu qu'ils soient payés ».
Une affirmation pondérée par George Henri Bricet des Vallons, auteur de Irak, terre mercenaire et spécialiste des Sociétés Militaires Privées : « Effectivement, à un moment, il y avait des types un peu sulfureux dans la structure. Ils s’en sont détachés. On pourrait croire que Secopex était une survivance des barbouzeries mais ce n’étaient pas des chiens de guerre. Pierre Marziali connaissait son métier. Concrètement, la société Secopex était en liquidation judiciaire depuis 2008, il n’y avait guère que sa filiale internationale CSA qui était encore en activité. Ils faisaient près de 100.000 euros de chiffre d’affaires par an. Essentiellement, des formations gardes du corps en Tchéquie. La seule chose douteuse c’est le décalage entre leur communication très agressive qui donnait l’impression d’un Blackwater à la française et la réalité de leur activité assez faible, en réalité. Ils affichaient 2.000 hommes mobilisables, la réalité c’était plus près de 500 ».
Guère étonnant que Secopex ait été l’une des premières SMP à aller tâter de ce terrain libyen qui s’annonce juteux en matière de sécurité, dans la mesure où il est complètement déserté par les armées régulières. Le plus étonnant reste encore l’absence de sociétés militaires privées américaines, jamais en retard d’un conflit, qui n’auraient toujours pas posé le pied sur le sol libyen.
« Effectivement, on peut s’étonner de l’attentisme des américains » confirme Georges Henri bricet des Vallons mais « en général, les SMP américaines arrivent dans les valises de l’Etat américain parce qu’elles sont extrêmement liées à la politique étrangère américaine. Tout bougera quand les américains se réengageront ou non dans la guerre en libye. Pour l’instant, c’est notre guerre, ils font du soutien, ils sont à flux tendu sur l’Afghanistan et l’Irak et n’ont pas les moyens de se déployer ailleurs. En revanche, il y a des rumeurs selon lesquelles une ancienne antenne d’executive outcomes (société militaire privée sud africaine de sinistre réputation, impliquée dans le maintien de l’Apartheid, dissoute en 1998) qui opérait en Sierra Leone et n’a jamais cessé ses activités, pourrait s’investir dans la formation de l’armée Libyenne. Ce sont des formations qui vont durer 6 à 8 mois donc forcément les américains et les anglais vont finir par arriver. En général, les américains étudient assez longuement le terrain, les réseaux politiques etc. ».
Plus largement, le conflit Libyen pourrait annoncer encore une nouvelle ère dans la marche forcée vers la privatisation des conflits. Réticents à engager leurs propres troupes sur des théâtres d’opérations extérieurs, les états occidentaux préfèrent sous-traiter le « boulot » à des sociétés qui engagent souvent des troupes autochtones à moindre coût.
« Nous avons vu dès le début du conflit que Kadhafi avait fait appel à des mercenaires en vue d'enrayer la menace que représentaient les insurgés. Le Colonel, voyant que la Coalition refuse une intervention au sol, pourrait renforcer ses troupes en recrutant davantage de mercenaires pour s'engager de manière plus efficace dans la guérilla urbaine, théâtre d'opérations qui sera décisif. Nous sommes donc en face d'une distorsion de concurrence entre les moyens des deux factions, les forces loyalistes pouvant multiplier leur puissance numérique en faisant appel à des forces militaires privées. On peut alors se demander si les insurgés ne pourraient pas envisager de lutter avec les mêmes armes que les loyalistes, d'autant que cette solution favoriserait leur victoire sans pour autant obliger la Coalition à se « mouiller » en intervenant sur le terrain » écrit Habib M. Sayah, un militant libéral tunisien, qui admet qu'une telle option poserait de sérieuses questions éthiques.
D'autant que la recherche par les États d’une résolution rapide des conflits s’intègre mal à la logique économique des sociétés privées pour laquelle la durée devient une composante de rentabilité et de viabilité.
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