le sabordage du cuirasse francais courbet (operation corncob 1944)
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le sabordage du cuirasse francais courbet (operation corncob 1944)
Un quatrième bâtiment français participa également, d'une façon moins spectaculaire au soutien direct du débarquement. Le Courbet, en compagnie de nombreux autres bâtiments de guerre ou de commerce de diverses nationalités (croiseur hollandais Sumatra. croiseur anglais Durban), devait être sabordé non loin de Ouistreham, pour servir de brise lames à l'abri artificiel prévu près de l'embouchure de l'Orne (en face d'Hermanville).
L'importance de ce cuirassé, géant parmi les bâtiments à saborder, devait en faire également une sorte de redoute, avec ses superstructures constamment hors de l'eau, même par les plus hautes marées : en fait, les munitions et l'armement antiaérien resteraient à bord et rempliraient le rôle déjà accompli à Portsmouth pendant la bataille d'Angleterre (au cours de laquelle le Courbet avait abattu plusieurs avions ennemis). Il n'était pas question d'utiliser les 305 qui se trouvaient dans un état lamentable, complètement rouillés et non approvisionnés en gargousses, celles-ci ayant été envoyées à Bizerte le 10 novembre 1943 en même temps que celles du Paris. Le 3 juin, le commandant était prévenu verbalement de sa mission exacte et de l'endroit où il aurait à saborder son bâtiment.
L'appareillage eut lieu 4 jours plus tard, le 7 vers 06h55. Deux remorqueurs de haute mer, le Crowler et le Samsonia vinrent prendre le cuirassé à Portland et l'emmenerent à une vitesse de 5 nœuds vers la côte française, sous la protection de deux corvettes canadiennes (Camrose et Baddek). Le bâtiment n'avait ni chaudières, ni machines, ni moyens de navigation ; la lutte contre les voies d'eau était impossible, le personnel étant trop restreint.
En outre, les ponts avaient été percés en de nombreux endroits pour favoriser l'échappement de l'air des compartiments sabordés. Dans ces conditions, une mine ou une torpille aurait provoqué le chavirement immédiat du navire.
Or, il devait se trouver au large des côtes françaises dans la nuit du 7 au 8 juin aux heures où l'aviation allemande absente pendant la journée du fait de l'écrasante disproportion numérique des forces allées.
La remorque cassa presque dès le départ et le changement d'aussière fut particulièrement délicat, le Courbet n'ayant ni treuils, ni guindeaux alimentés en vapeur et seulement 50 hommes à bord. A 08h30, le 8 juin, les côtes de France furent en vue. A 09h00 le Courbet fut mouillé en face de Ver-sur-Mer attendant pour se saborder les ordres du Durban, chef de l'opération.
A 10h05, aucun ordre ne venant, le capitaine de vaisseau Wietzel fut obligé de donner liberté de manœuvre aux deux corvettes d'escorte et d'ordonner à ses remorqueurs de le mener directement sur Ouistreham, pour s'y saborder, comme prévu, à l'étale de haute mer vers 13h00. L'ordre du Durban arriva vers 15h00 ; le cuirassé français devait aller mouiller le plus près possible du point de sabordage prévu pour y attendre l'étale de haute mer du 9 juin, entre 12h00 et 14 heures.
A 11h15, le 9 juin, après une nuit peuplée d'alertes aériennes, le Courbet s'ébranla pour sa dernière manœuvre et gagna le point situé à 3360 mètres dans le 315°5 du sémaphore de Ouistreham, au large d'Hermanville. C'est là qu'il s'immobilisa vers 13 heures.
Le Courbet fut sabordé exactement au point:
pour l'étrave 49° 18' 37" N 00° 17' 27" W et pour l'étambot: 49° 18' 36" N 00° 17' 19" S
A 13h15, le personnel se rendit aux postes d'évacuation et, 10 minutes plus tard, le capitaine de vaisseau WIETZEL fermait lui-même le circuit qui provoqua l'explosion des charges de sabordage. Le bâtiment coula parfaitement droit par 11 mètres de fond. Le tirant d'eau du cuirassé étant de 8,60 m, ses superstructures émergeaient en tout temps et 35 hommes du Royal Artillery demeurèrent à bord pour assurer la défense antiaérienne du Gooseberry 5 (nom conventionnel de la digue d'Hermanville). Après le sabordage, le commandant WIETZEL et ses hommes se rendirent à terre pour prendre contact avec la population civile. Puis ils regagnèrent le remorqueur Crowler qui appareilla le lendemain 10 juin à 07h00 et les déposa à Portsmouth vers 14 heures.
L'histoire du Courbet n'était cependant, pas tout à fait terminée. Alors qu'il remplissait efficacement ce rôle passif de brise-lames, il fut au cours de la nuit du 16 au 17 août 1944 la victime de la dernière sortie des Marder allemands du Havre (torpilles humaines) et reçut coup sur coup deux torpilles qui ne modifièrent en rien sa condition.
Le commandement naval britannique avait déjà remarqué l'attirance que notre vieux cuirassé exerçait sur les servants de l'artillerie de côte et sur les aviateurs ennemis. Pour l'augmenter encore, il ne trouva rien de mieux que de lui donner les apparences de la vie en y faisant hisser un immense pavillon tricolore frappé de la croix de Lorraine.
https://i.servimg.com/u/f77/14/16/37/49/courbe10.jpg
L'importance de ce cuirassé, géant parmi les bâtiments à saborder, devait en faire également une sorte de redoute, avec ses superstructures constamment hors de l'eau, même par les plus hautes marées : en fait, les munitions et l'armement antiaérien resteraient à bord et rempliraient le rôle déjà accompli à Portsmouth pendant la bataille d'Angleterre (au cours de laquelle le Courbet avait abattu plusieurs avions ennemis). Il n'était pas question d'utiliser les 305 qui se trouvaient dans un état lamentable, complètement rouillés et non approvisionnés en gargousses, celles-ci ayant été envoyées à Bizerte le 10 novembre 1943 en même temps que celles du Paris. Le 3 juin, le commandant était prévenu verbalement de sa mission exacte et de l'endroit où il aurait à saborder son bâtiment.
L'appareillage eut lieu 4 jours plus tard, le 7 vers 06h55. Deux remorqueurs de haute mer, le Crowler et le Samsonia vinrent prendre le cuirassé à Portland et l'emmenerent à une vitesse de 5 nœuds vers la côte française, sous la protection de deux corvettes canadiennes (Camrose et Baddek). Le bâtiment n'avait ni chaudières, ni machines, ni moyens de navigation ; la lutte contre les voies d'eau était impossible, le personnel étant trop restreint.
En outre, les ponts avaient été percés en de nombreux endroits pour favoriser l'échappement de l'air des compartiments sabordés. Dans ces conditions, une mine ou une torpille aurait provoqué le chavirement immédiat du navire.
Or, il devait se trouver au large des côtes françaises dans la nuit du 7 au 8 juin aux heures où l'aviation allemande absente pendant la journée du fait de l'écrasante disproportion numérique des forces allées.
La remorque cassa presque dès le départ et le changement d'aussière fut particulièrement délicat, le Courbet n'ayant ni treuils, ni guindeaux alimentés en vapeur et seulement 50 hommes à bord. A 08h30, le 8 juin, les côtes de France furent en vue. A 09h00 le Courbet fut mouillé en face de Ver-sur-Mer attendant pour se saborder les ordres du Durban, chef de l'opération.
A 10h05, aucun ordre ne venant, le capitaine de vaisseau Wietzel fut obligé de donner liberté de manœuvre aux deux corvettes d'escorte et d'ordonner à ses remorqueurs de le mener directement sur Ouistreham, pour s'y saborder, comme prévu, à l'étale de haute mer vers 13h00. L'ordre du Durban arriva vers 15h00 ; le cuirassé français devait aller mouiller le plus près possible du point de sabordage prévu pour y attendre l'étale de haute mer du 9 juin, entre 12h00 et 14 heures.
A 11h15, le 9 juin, après une nuit peuplée d'alertes aériennes, le Courbet s'ébranla pour sa dernière manœuvre et gagna le point situé à 3360 mètres dans le 315°5 du sémaphore de Ouistreham, au large d'Hermanville. C'est là qu'il s'immobilisa vers 13 heures.
Le Courbet fut sabordé exactement au point:
pour l'étrave 49° 18' 37" N 00° 17' 27" W et pour l'étambot: 49° 18' 36" N 00° 17' 19" S
A 13h15, le personnel se rendit aux postes d'évacuation et, 10 minutes plus tard, le capitaine de vaisseau WIETZEL fermait lui-même le circuit qui provoqua l'explosion des charges de sabordage. Le bâtiment coula parfaitement droit par 11 mètres de fond. Le tirant d'eau du cuirassé étant de 8,60 m, ses superstructures émergeaient en tout temps et 35 hommes du Royal Artillery demeurèrent à bord pour assurer la défense antiaérienne du Gooseberry 5 (nom conventionnel de la digue d'Hermanville). Après le sabordage, le commandant WIETZEL et ses hommes se rendirent à terre pour prendre contact avec la population civile. Puis ils regagnèrent le remorqueur Crowler qui appareilla le lendemain 10 juin à 07h00 et les déposa à Portsmouth vers 14 heures.
L'histoire du Courbet n'était cependant, pas tout à fait terminée. Alors qu'il remplissait efficacement ce rôle passif de brise-lames, il fut au cours de la nuit du 16 au 17 août 1944 la victime de la dernière sortie des Marder allemands du Havre (torpilles humaines) et reçut coup sur coup deux torpilles qui ne modifièrent en rien sa condition.
Le commandement naval britannique avait déjà remarqué l'attirance que notre vieux cuirassé exerçait sur les servants de l'artillerie de côte et sur les aviateurs ennemis. Pour l'augmenter encore, il ne trouva rien de mieux que de lui donner les apparences de la vie en y faisant hisser un immense pavillon tricolore frappé de la croix de Lorraine.
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