Hanna Böhman, la Canadienne partie combattre Daech
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Hanna Böhman, la Canadienne partie combattre Daech
Hanna Böhman est une Canadienne de 46 ans. En février 2014, elle décide de quitter son confort de vie occidental pour rejoindre les résistants kurdes qui luttent contre Daech. Témoin d'exception de la lutte acharnée des femmes soldats contre l'État islamique à Kobané, ses interviews se multiplient dans la presse.
Sur le front, à Rojava, nom donné au Kurdistan syrien, on l'appelle « Tiger Sun ». C'est ici qu'Hanna Böhman « travaille ». Depuis février 2014, cette Canadienne de 46 ans originaire de Vancouver, a décidé de rejoindre les Yekîneyên Parastina Jinê (YPJ), les Unités féminines de protection du peuple, la branche syrienne du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, pour combattre Daech. Le mouvement, créé en 2012, est exclusivement féminin
C'est suite à un grave accident de moto qu'Hanna Böhman fait le choix de s'engager. Prenant conscience que la vie est courte, elle s'interroge sur sa vie professionnelle. Depuis la fin de sa carrière de mannequin dix ans plus tôt, la Canadienne enchaîne les petits boulots. Alors, quand certains choisissent de prendre un virage à 180 degrés en matière de vie professionnelle, à presque 50 ans, Hanna choisit de partir combattre Daech. « Je me suis mise à la recherche d’une source d’inspiration. J’ai appris par Internet l’existence du YPJ. Il existait donc au Moyen-Orient des jeunes femmes qui faisaient face à Daech quand des dizaines de milliers d’hommes avaient fui, combattant ainsi 5 000 ans de domination masculine », confie-t-elle au magazine Les Inrocks le 3 janvier 2016. Elle quitte alors sa fille, son confort de vie occidental, direction l'Irak. Là, elle reste dans une maison sécurisée pendant quelques jours puis prend un bateau pour traverser le Tigre, au nord de la Syrie.
Le 27 octobre 2015, elle explique à Vice s'être d'abord engagée parce que « nos gouvernements ne font rien pour les arrêter » (Daech, NDLR). La Canadienne accuse nos dirigeants de se soucier davantage des occidentaux engagés dans les rangs de l'État islamique que de ceux qui les combattent. L'aspect féministe de cette lutte l'a également séduite : « Les occidentaux ont tendance à penser que cette guerre n’est que le fruit d’un affrontement entre Daech et les Kurdes, alors qu’il s’agit d’une révolution féministe, à laquelle les hommes kurdes veulent prendre part, explique-t-elle dans Les Inrocks. Les comités ont par exemple un directeur homme et un directeur femme. Au moins 40% des membres doivent être des femmes », ajoute-t-elle.
Une fois sur place, Hanna Böhman reçoit une brève formation, seulement quelques heures, pour apprendre à monter et démonter une arme, l'équivalent de ce qu'elle aurait pu « apprendre sur Youtube » confie-t-elle au site Vice. Heureusement, « Tiger sun » a déjà quelques connaissances : « On chassait des chevreuils et des oiseaux dans les prairies canadiennes quand j’étais adolescente », raconte-t-elle aux Inrocks. Son apprentissage théorique s'arrête là. Le reste, la combattante l'apprendra sur le tas.
Les débuts ne sont pas simples. Bien accueillie par celles qui deviennent ses sœurs de combat, elle passe ses six premiers mois dans une unité de nouvelles recrues. Là, l'action manque, son rôle se limite à contrôler le territoire, apprend-t-on sur Vice. Le froid, le manque de sommeil et la malnutrition l'obligent à rentrer à Vancouver dès le mois de juin. « Pendant mon séjour au Canada cet été, j’étais obnubilée par les amies que j’avais laissées au Kurdistan syrien. Ça me rendait malade de penser qu’elles encouraient la mort à un moment où je m’attablais devant un steak ou m’apprêtais à boire un verre de vin. J’avais la sensation de les avoir abandonnées » confie-t-elle aux Inrocks. Elle y retourne en septembre 2014, persuadée qu'elle a fait le bon choix.
Si elle prend part à la lutte contre Daech, Hanna Böhman se considère surtout comme un témoin de l'horreur, d'où son attachement à rendre compte de ce qu'elle voit. Elle se fait parfois reporter d'un jour, alimentant sa page Facebook ou, comme en octobre 2015, partageant avec le Daily Mail ses clichés, instantanés de vie d'enfants vivant dans les ruines de Kobané.
Et Hanna Böhman n'est pas un cas isolé. Si la presse regorge de portraits d'occidentaux qui s'engagent aux côtés de Daech, ils sont des dizaines à s'allier aux résistants du Kurdistan syrien, notamment les femmes. Nupelda, une Française de 28 ans, a elle aussi fait le voyage pour défendre « la liberté, le socialisme et des droits identiques pour les femmes et les hommes », confiait-elle en août au journal L'Humanité. Interrogée par Business Insider, Hanna Böhman reconnaît : « Nous ne sommes pas nombreux, mais nous représentons un véritable intérêt pour l'humanité. Nous sommes la pointe d'une épée constituée d'individus du monde entier qui n'attendent plus que leur gouvernement échoue à nouveau. Nous apportons nous-mêmes les changements que nous souhaitons voir advenir.
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Sur le front, à Rojava, nom donné au Kurdistan syrien, on l'appelle « Tiger Sun ». C'est ici qu'Hanna Böhman « travaille ». Depuis février 2014, cette Canadienne de 46 ans originaire de Vancouver, a décidé de rejoindre les Yekîneyên Parastina Jinê (YPJ), les Unités féminines de protection du peuple, la branche syrienne du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, pour combattre Daech. Le mouvement, créé en 2012, est exclusivement féminin
C'est suite à un grave accident de moto qu'Hanna Böhman fait le choix de s'engager. Prenant conscience que la vie est courte, elle s'interroge sur sa vie professionnelle. Depuis la fin de sa carrière de mannequin dix ans plus tôt, la Canadienne enchaîne les petits boulots. Alors, quand certains choisissent de prendre un virage à 180 degrés en matière de vie professionnelle, à presque 50 ans, Hanna choisit de partir combattre Daech. « Je me suis mise à la recherche d’une source d’inspiration. J’ai appris par Internet l’existence du YPJ. Il existait donc au Moyen-Orient des jeunes femmes qui faisaient face à Daech quand des dizaines de milliers d’hommes avaient fui, combattant ainsi 5 000 ans de domination masculine », confie-t-elle au magazine Les Inrocks le 3 janvier 2016. Elle quitte alors sa fille, son confort de vie occidental, direction l'Irak. Là, elle reste dans une maison sécurisée pendant quelques jours puis prend un bateau pour traverser le Tigre, au nord de la Syrie.
Le 27 octobre 2015, elle explique à Vice s'être d'abord engagée parce que « nos gouvernements ne font rien pour les arrêter » (Daech, NDLR). La Canadienne accuse nos dirigeants de se soucier davantage des occidentaux engagés dans les rangs de l'État islamique que de ceux qui les combattent. L'aspect féministe de cette lutte l'a également séduite : « Les occidentaux ont tendance à penser que cette guerre n’est que le fruit d’un affrontement entre Daech et les Kurdes, alors qu’il s’agit d’une révolution féministe, à laquelle les hommes kurdes veulent prendre part, explique-t-elle dans Les Inrocks. Les comités ont par exemple un directeur homme et un directeur femme. Au moins 40% des membres doivent être des femmes », ajoute-t-elle.
Une fois sur place, Hanna Böhman reçoit une brève formation, seulement quelques heures, pour apprendre à monter et démonter une arme, l'équivalent de ce qu'elle aurait pu « apprendre sur Youtube » confie-t-elle au site Vice. Heureusement, « Tiger sun » a déjà quelques connaissances : « On chassait des chevreuils et des oiseaux dans les prairies canadiennes quand j’étais adolescente », raconte-t-elle aux Inrocks. Son apprentissage théorique s'arrête là. Le reste, la combattante l'apprendra sur le tas.
Les débuts ne sont pas simples. Bien accueillie par celles qui deviennent ses sœurs de combat, elle passe ses six premiers mois dans une unité de nouvelles recrues. Là, l'action manque, son rôle se limite à contrôler le territoire, apprend-t-on sur Vice. Le froid, le manque de sommeil et la malnutrition l'obligent à rentrer à Vancouver dès le mois de juin. « Pendant mon séjour au Canada cet été, j’étais obnubilée par les amies que j’avais laissées au Kurdistan syrien. Ça me rendait malade de penser qu’elles encouraient la mort à un moment où je m’attablais devant un steak ou m’apprêtais à boire un verre de vin. J’avais la sensation de les avoir abandonnées » confie-t-elle aux Inrocks. Elle y retourne en septembre 2014, persuadée qu'elle a fait le bon choix.
Si elle prend part à la lutte contre Daech, Hanna Böhman se considère surtout comme un témoin de l'horreur, d'où son attachement à rendre compte de ce qu'elle voit. Elle se fait parfois reporter d'un jour, alimentant sa page Facebook ou, comme en octobre 2015, partageant avec le Daily Mail ses clichés, instantanés de vie d'enfants vivant dans les ruines de Kobané.
Et Hanna Böhman n'est pas un cas isolé. Si la presse regorge de portraits d'occidentaux qui s'engagent aux côtés de Daech, ils sont des dizaines à s'allier aux résistants du Kurdistan syrien, notamment les femmes. Nupelda, une Française de 28 ans, a elle aussi fait le voyage pour défendre « la liberté, le socialisme et des droits identiques pour les femmes et les hommes », confiait-elle en août au journal L'Humanité. Interrogée par Business Insider, Hanna Böhman reconnaît : « Nous ne sommes pas nombreux, mais nous représentons un véritable intérêt pour l'humanité. Nous sommes la pointe d'une épée constituée d'individus du monde entier qui n'attendent plus que leur gouvernement échoue à nouveau. Nous apportons nous-mêmes les changements que nous souhaitons voir advenir.
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