smp contre La piraterie
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smp contre La piraterie
Pour les entreprises maritimes, les surcoûts engendrés par la lutte contre la piraterie sont énormes. L'armateur français Sapmer témoigne.
En lançant sa nouvelle activité thonière dans l'Océan Indien en 2007, Yannick Lauri, le président de Sapmer s'est frotté à un aspect moins réjouissant de la pêche dans les eaux des Seychelles : la lutte contre la piraterie. Habitué à lutter contre la pêche illégale dans les mers australes, son activité historique, le deuxième armateur de pêche français doit désormais faire face aux attaques directes contre les bateaux, menées au large des côtes somaliennes, kenyanes et tanzaniennes. «Une vraie organisation paramilitaire», décrit d'ailleurs le dirigeant, dont le thonier-surgélateur Franche-Terre a déjoué une attaque pirate en 2010.
Pour éviter de se retrouver face à des demandes de rançon pouvant atteindre des dizaines de millions d'euros, le groupe a donc dû s'adapter. Après une première campagne de pêche en septembre 2009 effectuée sans aucune protection, la flotte de Sapmer a adopté un dispositif «pour la protection de ses équipages et sous la très forte incitation de l'Etat», détaille Yannick Lauri. Les mesures sont plutôt contraignantes… et coûteuses. L'obligation de «binômage» (navigation des navires par deux, avec temps de pêche alterné) réduit en effet le temps effectif de pêche et limite la liberté de circulation des navires. «D'autant que nous étions obligés de naviguer à une vitesse donnée, ce qui a un effet important sur la consommation de carburant». Cette obligation à été allégée le 1er juin, mais pourrait être réétudiée en cas de regain des attaques.
Les assureurs des navires assurent leurs arrières
Mais l'effet sur la pêche en elle-même n'est qu'une première illustration des surcoûts engendrés par la piraterie. Face à ces risques accrus, les assureurs n'ont pas tardé à réagir. «La couverture de ces risques représentent 10% de nos assurances pour notre flotte thonière, soit environ 75.000 euros pour notre flotte de trois thoniers», explique Yannick Lauri.
Au final, un rapport de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) auquel a participé Sapmer, rendu public en juin, évalue à plusieurs centaines de milliers d'euros par navire le surcoût annuel des mesures de sécurité.
Ce coût peut paraître exorbitant, mais s'explique par l'obligation pour les armateurs de faire appel à du personnel de protection sur leurs navires. Soit des frais qui s'ajoutent aux mesures sur la navigation, et aux coûts assurantiels. A titre d'exemple, Arnoult Gauthier, le président de VNavy chiffre les prestations des sociétés militaires privées (SMP) de 4000 à 9000 dollars (2800 à 6200 euros) par jour et par bateau. Car le dispositif le plus lourd concerne l'embarquement d'équipes de protection sur les bateaux.
Des hommes armés à bord pour la protection des marins
Pour les armateurs battant pavillon français comme Sapmer, ce sont des hommes issus des corps d'Etat (commandos de marines, fusiliers marins, etc.) qui viennent assurer la protection de l'équipage. Cinq hommes armés viennent compléter les 33 marins présents sur chacun des trois thoniers du groupe. Considérant que leur vigilance diminue au bout de six semaines, l'Etat impose, à cette échéance, un retour à terre pour cinq jours de repos, avant de repartir en mer. Ce qui ne cadre pas avec les dix semaines que dure une campagne de pêche, et induit des frais d'hôtellerie et de logistique pour le suivi des armes.
Si les équipes viennent des corps d'Etat, Sapmer est financièrement « mis à contribution » pour la prise en charge de ces hommes. Yannick Lauri, qui ne précise pas le pourcentage de cette participation, admet toutefois le caractère efficace de ces mesures de protection par des professionnels.
Vers un recours à des sociétés privées de protection?Quant à recourir à des sociétés privées, «ce dispositif n'est pas encore agréé pour les navires sous pavillon français, même si des discussions sont en cours, et qu'il existe un certain flou juridique sur la question». Actuellement, la Sapmer expérimente avec des sociétés de protection privées des dispositifs qui doivent être aussi efficaces que les équipes militaires de protection embarquées, mais plus légers techniquement. Mais pour l'instant, aucune alternative «n'est pas encore au point», conclut Yannick Lauri.
En lançant sa nouvelle activité thonière dans l'Océan Indien en 2007, Yannick Lauri, le président de Sapmer s'est frotté à un aspect moins réjouissant de la pêche dans les eaux des Seychelles : la lutte contre la piraterie. Habitué à lutter contre la pêche illégale dans les mers australes, son activité historique, le deuxième armateur de pêche français doit désormais faire face aux attaques directes contre les bateaux, menées au large des côtes somaliennes, kenyanes et tanzaniennes. «Une vraie organisation paramilitaire», décrit d'ailleurs le dirigeant, dont le thonier-surgélateur Franche-Terre a déjoué une attaque pirate en 2010.
Pour éviter de se retrouver face à des demandes de rançon pouvant atteindre des dizaines de millions d'euros, le groupe a donc dû s'adapter. Après une première campagne de pêche en septembre 2009 effectuée sans aucune protection, la flotte de Sapmer a adopté un dispositif «pour la protection de ses équipages et sous la très forte incitation de l'Etat», détaille Yannick Lauri. Les mesures sont plutôt contraignantes… et coûteuses. L'obligation de «binômage» (navigation des navires par deux, avec temps de pêche alterné) réduit en effet le temps effectif de pêche et limite la liberté de circulation des navires. «D'autant que nous étions obligés de naviguer à une vitesse donnée, ce qui a un effet important sur la consommation de carburant». Cette obligation à été allégée le 1er juin, mais pourrait être réétudiée en cas de regain des attaques.
Les assureurs des navires assurent leurs arrières
Mais l'effet sur la pêche en elle-même n'est qu'une première illustration des surcoûts engendrés par la piraterie. Face à ces risques accrus, les assureurs n'ont pas tardé à réagir. «La couverture de ces risques représentent 10% de nos assurances pour notre flotte thonière, soit environ 75.000 euros pour notre flotte de trois thoniers», explique Yannick Lauri.
Au final, un rapport de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) auquel a participé Sapmer, rendu public en juin, évalue à plusieurs centaines de milliers d'euros par navire le surcoût annuel des mesures de sécurité.
Ce coût peut paraître exorbitant, mais s'explique par l'obligation pour les armateurs de faire appel à du personnel de protection sur leurs navires. Soit des frais qui s'ajoutent aux mesures sur la navigation, et aux coûts assurantiels. A titre d'exemple, Arnoult Gauthier, le président de VNavy chiffre les prestations des sociétés militaires privées (SMP) de 4000 à 9000 dollars (2800 à 6200 euros) par jour et par bateau. Car le dispositif le plus lourd concerne l'embarquement d'équipes de protection sur les bateaux.
Des hommes armés à bord pour la protection des marins
Pour les armateurs battant pavillon français comme Sapmer, ce sont des hommes issus des corps d'Etat (commandos de marines, fusiliers marins, etc.) qui viennent assurer la protection de l'équipage. Cinq hommes armés viennent compléter les 33 marins présents sur chacun des trois thoniers du groupe. Considérant que leur vigilance diminue au bout de six semaines, l'Etat impose, à cette échéance, un retour à terre pour cinq jours de repos, avant de repartir en mer. Ce qui ne cadre pas avec les dix semaines que dure une campagne de pêche, et induit des frais d'hôtellerie et de logistique pour le suivi des armes.
Si les équipes viennent des corps d'Etat, Sapmer est financièrement « mis à contribution » pour la prise en charge de ces hommes. Yannick Lauri, qui ne précise pas le pourcentage de cette participation, admet toutefois le caractère efficace de ces mesures de protection par des professionnels.
Vers un recours à des sociétés privées de protection?Quant à recourir à des sociétés privées, «ce dispositif n'est pas encore agréé pour les navires sous pavillon français, même si des discussions sont en cours, et qu'il existe un certain flou juridique sur la question». Actuellement, la Sapmer expérimente avec des sociétés de protection privées des dispositifs qui doivent être aussi efficaces que les équipes militaires de protection embarquées, mais plus légers techniquement. Mais pour l'instant, aucune alternative «n'est pas encore au point», conclut Yannick Lauri.
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