Joanna Palani
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Joanna Palani
Joanna Palani, Danoise de 23 ans, risque la prison après avoir combattu Daech
Cette jeune femme ayant quitté ses études à Copenhague pour combattre dans les rangs kurdes en Syrie et en Irak est jugée pour avoir enfreint son interdiction de quitter le territoire danois. Son avocat dénonce une mesure hypocrite auprès de L'Express.
Elle fait partie de ces jeunes Européens qui ont rejoint l'Irak et la Syrie. Mais son histoire n'a rien à voir avec les parcours de radicalisés venus grossir les rangs de l'organisation Etat islamique (EI). Joanna Palani, une Danoise de 23 ans d'origine iranienne, a rejoint pendant plusieurs mois le camp des combattants kurdes en guerre contre le groupe terroriste, avant de revenir au Danemark.
Mais à la façon des djihadistes de l'EI rentrés dans leurs pays, Joanna Palani risque aujourd'hui une peine de prison pour avoir enfreint son interdiction de quitter le territoire danois, selon le Guardian, une information confirmée auprès de L'Express par son avocat. La jeune femme a même été placée en détention provisoire le 7 décembre et doit retourner devant le juge mardi.
Son cas est atypique, probablement unique. Rembobinons. Joanna Palani naît de parents Kurdes iraniens en 1993 dans un camp de réfugiés de l'ONU en Iraq, avant d'emménager par la suite à Copenhague avec sa famille, qui a fui la guerre du Golfe.
En 2014, elle lâche ses études de philosophie pour combattre Daech et Bachar Al-Assad en Syrie au côté des Unités de protection du peuple (le YPG, branche armée du Parti de l'union démocratique, lui-même considéré comme la branche syrienne du PKK). Elle combat également en Irak dans les rangs des peshmergas du Kurdistan irakien, comme elle l'a raconté à Vice en juin dernier.
Deux groupes qui ont reçu le soutien de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, et dont le Danemark fait partie.La jeune femme participe notamment à la mission d'un bataillon pour libérer des jeunes filles retenues comme esclaves sexuelles par l'EI, près de Mossoul.
A l'époque de l'interview de Vice, elle se marre - "Les combattants de l'EI sont très faciles à tuer" - mais raconte aussi avoir vu un camarade suédois mourir au combat juste à côté d'elle.
Quand elle retourne au Danemark pour voir sa famille en 2015 à l'occasion d'une sorte de "permission", la police danoise lui signifie que son passeport n'est plus valide et qu'il lui sera retiré si elle venait à quitter le pays à nouveau, en vertu d'une nouvelle loi censée empêcher les jeunes radicalisés pro-Daech de se rendre dans les zones de conflit et prévenir tout voyage qui constituerait une menace pour la "sécurité nationale". Son passeport est finalement confisqué peu de temps après.
"Comment puis-je être une menace pour le Danemark ou d'autres pays en étant un soldat au sein d'une armée officielle que le Danemark entraîne et soutient directement dans la bataille contre l'Etat islamique?" écrivait-elle sur sa page Facebook après cet épisode.
Mais la semaine dernière, Joanna Palani a admis devant la justice danoise s'être rendue au Qatar en juin dernier. A L'Express, son avocat Erbil Kaya explique qu'elle risque jusqu'à deux ans d'emprisonnement pour avoir violé son interdiction de quitter le territoire.
"C'est le premier cas de ce genre: punir une personne qui combattu du côté de la coalition internationale. Nous ne savons pas du tout quelle sera l'issue du procès", dit-il, ajoutant: "Je trouve tout cela très hypocrite. Cela n'a aucun sens car le Danemark soutient et entraîne les peshmergas. Joanna Palani est en colère, elle a toujours voulu se battre pour la démocratie."
La justice se prononcera mardi sur la poursuite ou non de sa détention provisoire. Son procès devrait se tenir début 2017.
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