La France mène de discrètes opérations contre la branche libyenne de l’État islamique
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La France mène de discrètes opérations contre la branche libyenne de l’État islamique
Pour traiter les problèmes sécuritaires qui affectent non seulement la Libye mais aussi ses voisins et l’Europe, la ligne officielle avancée par les puissances occidentales est d’attendre la mise en place d’un gouvernement libyen d’unité nationale pour ensuite lancer, à sa demande, une opération militaire dont l’objet serait avant tout d’apporter un soutien aux forces locales.
Or, pour le moment, on en est encore loin. La Libye est déchirée entre deux factions rivales qui soutiennent chacun un gouvernement et un Parlement. Et cela fait évidemment le jeu des groupes jihadistes, dont la branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh).
Cette dernière profite du chaos ambiant pour étendre son influence, nouer des alliances avec des tribus perméables à son idéologie et recruter de plus en plus de combattants (environ 5.000 selon Washington). S’ajoute à cela le problème des migrants, objets de juteux trafics au départ des côtes libyennes.
Donc, le temps presse. Pour autant, la formation de ce gouvernement d’unité nationale, prévue par un accord signé en décembre, au Maroc et sous l’égide des Nations unies, par des représentants des deux factions rivales, tarde à venir. Ainsi, le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, trouve toujours un prétexte pour ne pas donner son accord.
Dans ces conditions, que faire? Bien sûr, il n’est pas question d’attendre que l’EI soit enracinée durablement en Libye pour agir. D’où les frappes américaines contre l’encadrement de l’organisation jihadiste, dont une, effectuée en novembre, a neutralisé Abou Nabil, son chef présumé. Un second raid a été mené la semaine passée, à Sabratha, contre un camp d’entraînement de l’organisation jihadiste.
Mais ces actions ne sont pas suffisantes. Plusieurs signes, apparus ces dernières semaines, laissent à penser que des forces spéciales occidentales sont à l’oeuvre en Libye. Ainsi, en décembre, une équipe américaine d’une vingtaine d’opérateurs a été « trahie » par des photographies diffusées par les forces aériennes loyales au gouvernement reconnu sur leur page Facebook.
Toujours sur les réseaux sociaux, des informations sur la présence de forces spéciales françaises en Libye et sur des mouvements aériens inhabituels sont régulièrement avancées… Mais il n’est pas possible de les confirmer. Par exemple, la dernière en date affirme que des commandos français étaient aux côtés des troupes du général Haftar pour chasser des jihadistes de leur bastion de Lithi, à Benghazi, le 23 février, dans le cadre de leur opération « Sang du martyr ».
Un autre exemple de ce type d’information concerne le raid américain de Sabratha. Ainsi, il est avancé qu’une embarcation de l’EI a été coulée, peu après les frappes contre le camp d’entraînement, au large de cette localité située à l’ouest de Tripoli par un drone américain. Peu avant, la présence de Rafale aurait été rapportée.
Il est donc compliqué de faire la part des choses, ces opérations ne faisant pratiquement jamais l’objet de commentaires officiels, l’annonce, par l’Élysée, en janvier, de vols de reconnaissance effectués par des Rafale du porte-avions Charles-de-Gaulle au-dessus de la Libye, étant une exception.
Quoi qu’il en soit, l’on peut bien se douter que Paris, Londres, Washington, voire Rome, n’attendent pas que les factions libyennes se mettent enfin d’accord sur un gourvernement d’unité nationale pour freiner l’expansion de l’EI. Et c’est ce que vient de confirmer le quotidien Le Monde, qui affirme que la France mène, en Libye, des « opérations secrètes » avec des opérateurs du Forces spéciales et des commandos du Service action (SA) de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Les premiers agissent en toute discrétion en uniforme tandis que les seconds opérent dans la clandestinité.
Ces opérations sont non officielles (et clandestine dans le cas du SA), car, assure un haut-responsable de la défense française sollicité par le journal du soir, « la dernière chose à faire serait d’intervenir en Libye. Il faut éviter tout engagement militaire ouvert, il faut agir discrètement. »
Il s’agit ainsi de freiner l’essor de la branche libyenne de Daesh en ciblant ses cadres, dont plusieurs ont récemment été neutralisés à Syrte, le bastion de l’organisation jihadiste, par un (ou plusieurs) mystérieux tireur d’élite. Faut-il y voir une relation de cause à effet?
Quoi qu’il en soit, ces révélations du quotidien ne sont pas du goût de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Ce dernier vient de demander, affirme Le Point, à la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) d’ouvrir une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale », en vertu de l’article 413-10 du Code pénal. Les sources du journal risquent, si elles sont découvertes, 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
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Or, pour le moment, on en est encore loin. La Libye est déchirée entre deux factions rivales qui soutiennent chacun un gouvernement et un Parlement. Et cela fait évidemment le jeu des groupes jihadistes, dont la branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh).
Cette dernière profite du chaos ambiant pour étendre son influence, nouer des alliances avec des tribus perméables à son idéologie et recruter de plus en plus de combattants (environ 5.000 selon Washington). S’ajoute à cela le problème des migrants, objets de juteux trafics au départ des côtes libyennes.
Donc, le temps presse. Pour autant, la formation de ce gouvernement d’unité nationale, prévue par un accord signé en décembre, au Maroc et sous l’égide des Nations unies, par des représentants des deux factions rivales, tarde à venir. Ainsi, le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, trouve toujours un prétexte pour ne pas donner son accord.
Dans ces conditions, que faire? Bien sûr, il n’est pas question d’attendre que l’EI soit enracinée durablement en Libye pour agir. D’où les frappes américaines contre l’encadrement de l’organisation jihadiste, dont une, effectuée en novembre, a neutralisé Abou Nabil, son chef présumé. Un second raid a été mené la semaine passée, à Sabratha, contre un camp d’entraînement de l’organisation jihadiste.
Mais ces actions ne sont pas suffisantes. Plusieurs signes, apparus ces dernières semaines, laissent à penser que des forces spéciales occidentales sont à l’oeuvre en Libye. Ainsi, en décembre, une équipe américaine d’une vingtaine d’opérateurs a été « trahie » par des photographies diffusées par les forces aériennes loyales au gouvernement reconnu sur leur page Facebook.
Toujours sur les réseaux sociaux, des informations sur la présence de forces spéciales françaises en Libye et sur des mouvements aériens inhabituels sont régulièrement avancées… Mais il n’est pas possible de les confirmer. Par exemple, la dernière en date affirme que des commandos français étaient aux côtés des troupes du général Haftar pour chasser des jihadistes de leur bastion de Lithi, à Benghazi, le 23 février, dans le cadre de leur opération « Sang du martyr ».
Un autre exemple de ce type d’information concerne le raid américain de Sabratha. Ainsi, il est avancé qu’une embarcation de l’EI a été coulée, peu après les frappes contre le camp d’entraînement, au large de cette localité située à l’ouest de Tripoli par un drone américain. Peu avant, la présence de Rafale aurait été rapportée.
Il est donc compliqué de faire la part des choses, ces opérations ne faisant pratiquement jamais l’objet de commentaires officiels, l’annonce, par l’Élysée, en janvier, de vols de reconnaissance effectués par des Rafale du porte-avions Charles-de-Gaulle au-dessus de la Libye, étant une exception.
Quoi qu’il en soit, l’on peut bien se douter que Paris, Londres, Washington, voire Rome, n’attendent pas que les factions libyennes se mettent enfin d’accord sur un gourvernement d’unité nationale pour freiner l’expansion de l’EI. Et c’est ce que vient de confirmer le quotidien Le Monde, qui affirme que la France mène, en Libye, des « opérations secrètes » avec des opérateurs du Forces spéciales et des commandos du Service action (SA) de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Les premiers agissent en toute discrétion en uniforme tandis que les seconds opérent dans la clandestinité.
Ces opérations sont non officielles (et clandestine dans le cas du SA), car, assure un haut-responsable de la défense française sollicité par le journal du soir, « la dernière chose à faire serait d’intervenir en Libye. Il faut éviter tout engagement militaire ouvert, il faut agir discrètement. »
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