Selon une étude, l’Otan et la Russie se préparent à une « éventuelle confrontation »
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Selon une étude, l’Otan et la Russie se préparent à une « éventuelle confrontation »
Que des exercices militaires soient régulièrement organisés en Russie et au sein des États membres de l’Otan n’a rien de surprenant. Mais, depuis la crise ukrainienne et la détérioration des relations entre Moscou et les capitales occidentales, la finalité de ces manoeuvres a évolué.
Ainsi, selon une étude d’une dizaine de pages publiée le 12 août par l’European Leadership Network (ELN), un centre de réflexion basé à Londres qui a analysé les capacités et les moyens sollicités par deux récents exercices militaires de grande ampleur, « la Russie se prépare à un conflit avec l’Otan, et l’Otan se prépare à une éventuelle confrontation avec la Russie ».
« Nous ne suggérons pas que les dirigeants de part et d’autre ont pris la décision de faire la guerre ou qu’un conflit militaire entre les deux parties est inévitable, mais que le profil modifié des exercices est un fait et qu’il joue un rôle dans le maintien du climat actuel de tensions en Europe. Ces tensions sont encore aggravées et élevées (…) lorsque les exercices ne sont pas pré-notifiés ou annoncés publiquement à l’avance, ce qui est apparemment le cas avec un certain nombre de manoeuvres russes », explique l’ELN.
L’étude en question a analysé deux exercices majeurs conduits ces derniers mois. Le premier, organisé en Russie, en mars, a mobilisé 80.000 hommes, 12.000 véhicules et 220 avions. L’échelle de ces manoeuvres ainsi que les zones géographiques où elles ont eu lieu, suggèrent qu’elles ont simulé une gueere contre les États-Unis et l’Otan.
Le second, mené par l’Otan au printemps dernier en Europe de l’Est avec 15.000 soldats, avait pour thème l’invasion d’un État membre que les alliés devaient contrer.
« À l’Est, la crise ukrainienne a fait renaître le spectre des conflits interétatiques, en particulier chez nos Alliés orientaux. L’action russe en Crimée remet aussi en cause certains des principes de base établis à Helsinki s’agissant du respect des frontières et de l’intégrité territoriale des différentes nations. Cette crise souligne donc le besoin d’une défense collective moderne, crédible, nucléaire et conventionnelle, puisque tels sont les deux piliers de la défense collective au sein de l’Alliance, à même de prévenir et de dissuader toute agression contre un Allié, y compris dans le cadre de stratégies dites ‘hybrides’ », avait expliqué, en juin, à l’Assemblée nationale, le général français Jean-Paul Paloméros, le commandant suprême allié Transformation.
Plus généralement, depuis le début de la crise ukrainienne, les exercices militaires menées tant en Russie qu’au sein de l’Otan gagnent en intensité. Et si les deux parties soulignent leur nature défensive, l’étude de l’ELN estime qu’il s’est mis en place un cycle d’action-réaction susceptible d’entraîner une « dangereuse dynamique ».
L’Otan n’a pas tardé à réagir aux conclusions du rapport de l’ELN. Si le nombre de ses exercices a augmenté ces derniers mois, c’est pour « augmenter la sécurité et la stabilité en Europe en réponse à l’agression croissante de la Russie », a fait valoir Carmen Romero, une porte-parole. Ces activités sont « proportionnées et défensives », a-t-il tenu à souligner.
« L’Otan ne cherche pas la confrontation avec la Russie (…) mais la Russie a changé des frontières par la force, soutient des séparatistes en Ukraine et menace de baser des missiles nucléaires près des frontières de l’Alliance », a encore affirmé Mme Romero, en faisant allusion au projet de Moscou de déployer des missiles Iskander dans l’enclave de Kaliningrad et de baser des bombardiers en Crimée.
En outre, Mme Romero a fait valoir que « l’échelle et l’étendue des exercices de la Russie vont bien au-delà tout ce que fait l’Alliance et ils augmentent les tensions dans toute la région », avant de souligner que les manoeuvres de l’Otan sont systématiquement annoncées plusieurs mois à l’avance et que des observateurs – notamment russes – sont toujours invités à les suivre. La réciproque n’est pas toujours vraie…
Quoi qu’il en soit, l’automne prochain, en Italie, en Espagne et au Portugal, l’Otan lancera l’exercice « Trident Juncture 15″, qui sera d’une ampleur inédite depuis plus de 15 ans, avec 30.000 militaires mobilisés.
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Ainsi, selon une étude d’une dizaine de pages publiée le 12 août par l’European Leadership Network (ELN), un centre de réflexion basé à Londres qui a analysé les capacités et les moyens sollicités par deux récents exercices militaires de grande ampleur, « la Russie se prépare à un conflit avec l’Otan, et l’Otan se prépare à une éventuelle confrontation avec la Russie ».
« Nous ne suggérons pas que les dirigeants de part et d’autre ont pris la décision de faire la guerre ou qu’un conflit militaire entre les deux parties est inévitable, mais que le profil modifié des exercices est un fait et qu’il joue un rôle dans le maintien du climat actuel de tensions en Europe. Ces tensions sont encore aggravées et élevées (…) lorsque les exercices ne sont pas pré-notifiés ou annoncés publiquement à l’avance, ce qui est apparemment le cas avec un certain nombre de manoeuvres russes », explique l’ELN.
L’étude en question a analysé deux exercices majeurs conduits ces derniers mois. Le premier, organisé en Russie, en mars, a mobilisé 80.000 hommes, 12.000 véhicules et 220 avions. L’échelle de ces manoeuvres ainsi que les zones géographiques où elles ont eu lieu, suggèrent qu’elles ont simulé une gueere contre les États-Unis et l’Otan.
Le second, mené par l’Otan au printemps dernier en Europe de l’Est avec 15.000 soldats, avait pour thème l’invasion d’un État membre que les alliés devaient contrer.
« À l’Est, la crise ukrainienne a fait renaître le spectre des conflits interétatiques, en particulier chez nos Alliés orientaux. L’action russe en Crimée remet aussi en cause certains des principes de base établis à Helsinki s’agissant du respect des frontières et de l’intégrité territoriale des différentes nations. Cette crise souligne donc le besoin d’une défense collective moderne, crédible, nucléaire et conventionnelle, puisque tels sont les deux piliers de la défense collective au sein de l’Alliance, à même de prévenir et de dissuader toute agression contre un Allié, y compris dans le cadre de stratégies dites ‘hybrides’ », avait expliqué, en juin, à l’Assemblée nationale, le général français Jean-Paul Paloméros, le commandant suprême allié Transformation.
Plus généralement, depuis le début de la crise ukrainienne, les exercices militaires menées tant en Russie qu’au sein de l’Otan gagnent en intensité. Et si les deux parties soulignent leur nature défensive, l’étude de l’ELN estime qu’il s’est mis en place un cycle d’action-réaction susceptible d’entraîner une « dangereuse dynamique ».
L’Otan n’a pas tardé à réagir aux conclusions du rapport de l’ELN. Si le nombre de ses exercices a augmenté ces derniers mois, c’est pour « augmenter la sécurité et la stabilité en Europe en réponse à l’agression croissante de la Russie », a fait valoir Carmen Romero, une porte-parole. Ces activités sont « proportionnées et défensives », a-t-il tenu à souligner.
« L’Otan ne cherche pas la confrontation avec la Russie (…) mais la Russie a changé des frontières par la force, soutient des séparatistes en Ukraine et menace de baser des missiles nucléaires près des frontières de l’Alliance », a encore affirmé Mme Romero, en faisant allusion au projet de Moscou de déployer des missiles Iskander dans l’enclave de Kaliningrad et de baser des bombardiers en Crimée.
En outre, Mme Romero a fait valoir que « l’échelle et l’étendue des exercices de la Russie vont bien au-delà tout ce que fait l’Alliance et ils augmentent les tensions dans toute la région », avant de souligner que les manoeuvres de l’Otan sont systématiquement annoncées plusieurs mois à l’avance et que des observateurs – notamment russes – sont toujours invités à les suivre. La réciproque n’est pas toujours vraie…
Quoi qu’il en soit, l’automne prochain, en Italie, en Espagne et au Portugal, l’Otan lancera l’exercice « Trident Juncture 15″, qui sera d’une ampleur inédite depuis plus de 15 ans, avec 30.000 militaires mobilisés.
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