le 21 mai 2011 la Libye : les rebelles libèrent les quatres contractors Français détenus ( Secopex )

Les employés français d'une société de sécurité arrêtés pour «espionnage» au début du mois à Benghazi, fief de la rébellion libyenne, ont été reconduits ce samedi en Égypte.

Accusés d'espionnage, ils ont finalement été libérés. Quatre employés français d'une société privée de sécurité, détenus par la rébellion libyenne depuis la mort de leur patron le 11 mai à Benghazi, ont été libérés et reconduits samedi en Égypte, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.

Les rebelles avaient annoncé vendredi leur expulsion prochaine. «La justice libyenne (rebelle) n'a pas l'intention de les juger», avait précisé une source proche du dossier, ajoutant: «Nous voulons les expulser et qu'ils ne reviennent plus. L'important était de les empêcher de nuire». Les Français ont été remis aux autorités consulaires françaises en Égypte.

Les quatre hommes travaillent pour la société privée de sécurité Secopex, basée à Carcassonne, dans l'Aude. Selon des sources rebelles et des sources diplomatiques européennes, ces anciens militaires français espionnaient la rébellion «pour le compte du colonel Kadhafi».

Jamal Bennour, le procureur général de Benghazi, a affirmé que certains d'entre eux s'étaient rendus à Tripoli avant de venir à Benghazi. Une source libyenne proche du dossier a par ailleurs évoqué des «preuves tangibles» d'espionnage au profit de Tripoli. Moustafa Gheriani, un porte-parole du CNT (Conseil national de transition), a pour sa part déclaré avoir rencontré les cinq hommes à Benghazi dix jours avant leur arrestation. Ils lui avaient dit chercher des contrats dans le domaine de la sécurité en Libye et avaient proposé d'entraîner les rebelles.

Le procureur Bennour a souligné que les rebelles avaient été «informés par les autorités françaises de la présence de ces hommes» à Benghazi, mais que l'enquête avait été menée exclusivement par les rebelles. Le patron des quatre Français, l'ancien sous-officier parachutiste d'infanterie de marine Pierre Marziali, a été tué lors de leur arrestation. Son corps a été rapatrié dimanche et incinéré jeudi au crématorium de Trèbes, près de Carcassonne.

Dans une interview au quotidien Libération, le vice-président de la Secopex, Robert Dulas, a reconnu que la société avait eu des contacts avec le régime de Kadhafi à Tripoli tout en rejetant les accusations d'espionnage, assurant que les autorités françaises et les rebelles étaient au courant des activités de la Secopex en Libye. Selon des sources dans les milieux de la sécurité privée, la Secopex a à plusieurs reprises suscité l'intérêt des services de renseignement français.

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