Ni grève, ni syndicats : pourquoi le malaise des armées est ignoré !
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Ni grève, ni syndicats : pourquoi le malaise des armées est ignoré !
La chercheuse Bénédicte Chéron déplore que, depuis le Livre blanc de 2008 jusqu'à l'amputation récente du budget des Armées de 1 milliard d'euros, la Grande Muette fasse l'objet d'un intérêt médiatique intermittent.
Au cours de ces quelques mois, il y a eu des morts et des blessés. On a pleuré, les Français se sont émus et parfois scandalisés de ces décès. C'est parce qu'il y a eu ces morts et ces blessés que les caméras se sont préoccupées du fameux «malaise». Mais le sujet n'a quasiment pas été traité sur le fond, dans la durée. Le grand public n'a pas pu comprendre le lien existant entre le contenu du Livre blanc et ce malaise, entre les objectifs fixés aux armées et les moyens qui leur étaient alloués.
Nous sommes au printemps 2014. Un nouveau Livre blanc a été publié en 2013 et une loi de programmation militaire votée. Pendant deux ou trois semaines, à nouveau, le sujet a agité les milieux politiques et de Défense. Les Français ont pu entendre les politiques de tous bords s'écharper sur les rumeurs de réductions budgétaires à venir. Entendre les suppositions et les démentis, les preuves des uns et les promesses des autres.
Le 2 juin, le général Vincent Desportes a prévenu sur RTL: «Nos soldats sont en danger» ; il évoqué une armée de terre «paupérisée», avec des «trous capacitaires importants». L'après-midi même, lors d'un conseil de Défense, le président de la République a affirmé que seraient tenus «les engagements financiers de la loi de programmation militaire» tout en demandant au gouvernement de «faire des propositions pour améliorer la gestion des matériels et projets». Depuis, le soufflet médiatique est retombé. Regonflé épisodiquement par des révélations, comme celles faites sur le site de la Tribune le 11 juin ; le journaliste l'affirme «Bercy a amputé le budget de la Défense de 1 milliard d'euros en 6 mois».
Pendant ce temps, les militaires continuent de remplir, autant que possible, leur mission. Qu'ont pu comprendre les Français après cet énième épisode médiatique sur le malaise des armées? Sans doute pas grand chose, et on ne peut leur en vouloir. A des rares exceptions près, aucun discours audible et cohérent n'a été tenu et relayé, pour expliquer, pédagogiquement à quoi servent les armées, où va cet «outil de Défense», pourquoi et avec quels objectifs servent les militaires français.
Souhaitons que l'été 2014 ne soit pas aussi dramatique que celui de 2008. Mais si hélas des morts surviennent à nouveau, il ne faudra alors pas se plaindre si, décidément, la société française ne comprend plus pourquoi et comment de jeunes soldats tombent, en son nom, à des milliers de kilomètres.
https://i.servimg.com/u/f39/14/16/37/49/13898410.jpg
Au cours de ces quelques mois, il y a eu des morts et des blessés. On a pleuré, les Français se sont émus et parfois scandalisés de ces décès. C'est parce qu'il y a eu ces morts et ces blessés que les caméras se sont préoccupées du fameux «malaise». Mais le sujet n'a quasiment pas été traité sur le fond, dans la durée. Le grand public n'a pas pu comprendre le lien existant entre le contenu du Livre blanc et ce malaise, entre les objectifs fixés aux armées et les moyens qui leur étaient alloués.
Nous sommes au printemps 2014. Un nouveau Livre blanc a été publié en 2013 et une loi de programmation militaire votée. Pendant deux ou trois semaines, à nouveau, le sujet a agité les milieux politiques et de Défense. Les Français ont pu entendre les politiques de tous bords s'écharper sur les rumeurs de réductions budgétaires à venir. Entendre les suppositions et les démentis, les preuves des uns et les promesses des autres.
Le 2 juin, le général Vincent Desportes a prévenu sur RTL: «Nos soldats sont en danger» ; il évoqué une armée de terre «paupérisée», avec des «trous capacitaires importants». L'après-midi même, lors d'un conseil de Défense, le président de la République a affirmé que seraient tenus «les engagements financiers de la loi de programmation militaire» tout en demandant au gouvernement de «faire des propositions pour améliorer la gestion des matériels et projets». Depuis, le soufflet médiatique est retombé. Regonflé épisodiquement par des révélations, comme celles faites sur le site de la Tribune le 11 juin ; le journaliste l'affirme «Bercy a amputé le budget de la Défense de 1 milliard d'euros en 6 mois».
Pendant ce temps, les militaires continuent de remplir, autant que possible, leur mission. Qu'ont pu comprendre les Français après cet énième épisode médiatique sur le malaise des armées? Sans doute pas grand chose, et on ne peut leur en vouloir. A des rares exceptions près, aucun discours audible et cohérent n'a été tenu et relayé, pour expliquer, pédagogiquement à quoi servent les armées, où va cet «outil de Défense», pourquoi et avec quels objectifs servent les militaires français.
Souhaitons que l'été 2014 ne soit pas aussi dramatique que celui de 2008. Mais si hélas des morts surviennent à nouveau, il ne faudra alors pas se plaindre si, décidément, la société française ne comprend plus pourquoi et comment de jeunes soldats tombent, en son nom, à des milliers de kilomètres.
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