La France aide-t-elle les insurgés syriens?
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La France aide-t-elle les insurgés syriens?
La France aide-t-elle les insurgés syriens?
Il y a trois semaines, une source française généralement bien informée m’informe que « Paris soutient logistiquement les insurgés syriens en leur fournissant en sous-main du matériel infrarouge et des moyens de communications ». Mais, en partance pour le Moyen-Orient, ce vieux routier de la région me demande de ne « rien publier ».
Peu après mon arrivée à Beyrouth, samedi 19 novembre, un militaire français stationné au Liban me confirme que les services français ne sont pas « inactifs » auprès des déserteurs syriens, réfugiés en Turquie et au Pays du cèdre. Et qu’il est « très facile d’utiliser les réseaux de trafiquants d’armes qui opèrent au Liban pour renforcer la puissance des rebelles », qui multiplient de l’autre côté de la frontière les opérations contre les forces de sécurité syriennes.
Spécialistes de l’infiltration, les services de renseignements jordaniens ne seraient pas en reste au sud de la Syrie, frontalier du royaume, ajoute cet officier, qui me dit également que durant l’été, « Paris a cherché en vain à mettre à exécution un plan qui visait à garder Bashar el-Assad (le président syrien, ndlr) mais à écarter le reste du clan autour de lui ».
Parmi la palette de soutiens que la France peut fournir aux déserteurs figure également du renseignement satellitaire sur les positions de l’armée syrienne qui les combattent, poursuit le militaire.
Lundi soir 21 novembre, toujours depuis Beyrouth, par téléphone, un ami à Londres me briefe sur la discussion que le ministre britannique des Affaires étrangères a eue avec les délégués de l’opposition syrienne réunis le jour-même sur les bords de la Tamise. « Nous doutons de la volonté turque de mettre en place une zone tampon à l’intérieur de la Syrie », leur déclare William Hague, pour qui « Bashar ne cédera pas tant qu’il sentira que les Russes le soutiennent ».
Jeudi soir, au cours d’un dîner à Beyrouth, l’ambassadeur turc au Liban se montre lui aussi « très réservé » sur la possibilité que son pays avance en territoire syrien pour permettre aux déserteurs de l’Armée syrienne libre de se réfugier dans une zone sécurisée.
Le lendemain, un diplomate français me déclare que « la correspondance diplomatique en provenance de la région » lui suggère que « les Turcs parlent beaucoup, mais agissent peu ». « Ils évoquent des sanctions depuis des semaines, mais ils ne sont toujours pas passés à l’action », ajoute-t-il.
En montant dans l’avion au départ de Beyrouth, je lis l’article du Canard indiquant que la France aide les rebelles syriens en compagnie des Britanniques et des Turcs dans le cadre d’une « intervention limitée » en Syrie.
Qui dit vrai ? La première source et le militaire français ? Les dénégations turques et britanniques sont-elles réelles ou de simples paravent pour masquer la réalité d’un appui logistique aux opposants à Bashar el-Assad ? Une chose est sûre : l’appui turc à l’Armée syrienne libre est clair. Un confrère qui a joint au téléphone son chef le colonel Riad Assad s’est vu répondre la phrase suivante : « il n’y a pas de problème pour qu’on se rencontre, mais vous devez d’abord passer par mon minder au ministère (turc) des Affaires étrangères ». Affaire à suivre…
Par Georges Malbrunot
Il y a trois semaines, une source française généralement bien informée m’informe que « Paris soutient logistiquement les insurgés syriens en leur fournissant en sous-main du matériel infrarouge et des moyens de communications ». Mais, en partance pour le Moyen-Orient, ce vieux routier de la région me demande de ne « rien publier ».
Peu après mon arrivée à Beyrouth, samedi 19 novembre, un militaire français stationné au Liban me confirme que les services français ne sont pas « inactifs » auprès des déserteurs syriens, réfugiés en Turquie et au Pays du cèdre. Et qu’il est « très facile d’utiliser les réseaux de trafiquants d’armes qui opèrent au Liban pour renforcer la puissance des rebelles », qui multiplient de l’autre côté de la frontière les opérations contre les forces de sécurité syriennes.
Spécialistes de l’infiltration, les services de renseignements jordaniens ne seraient pas en reste au sud de la Syrie, frontalier du royaume, ajoute cet officier, qui me dit également que durant l’été, « Paris a cherché en vain à mettre à exécution un plan qui visait à garder Bashar el-Assad (le président syrien, ndlr) mais à écarter le reste du clan autour de lui ».
Parmi la palette de soutiens que la France peut fournir aux déserteurs figure également du renseignement satellitaire sur les positions de l’armée syrienne qui les combattent, poursuit le militaire.
Lundi soir 21 novembre, toujours depuis Beyrouth, par téléphone, un ami à Londres me briefe sur la discussion que le ministre britannique des Affaires étrangères a eue avec les délégués de l’opposition syrienne réunis le jour-même sur les bords de la Tamise. « Nous doutons de la volonté turque de mettre en place une zone tampon à l’intérieur de la Syrie », leur déclare William Hague, pour qui « Bashar ne cédera pas tant qu’il sentira que les Russes le soutiennent ».
Jeudi soir, au cours d’un dîner à Beyrouth, l’ambassadeur turc au Liban se montre lui aussi « très réservé » sur la possibilité que son pays avance en territoire syrien pour permettre aux déserteurs de l’Armée syrienne libre de se réfugier dans une zone sécurisée.
Le lendemain, un diplomate français me déclare que « la correspondance diplomatique en provenance de la région » lui suggère que « les Turcs parlent beaucoup, mais agissent peu ». « Ils évoquent des sanctions depuis des semaines, mais ils ne sont toujours pas passés à l’action », ajoute-t-il.
En montant dans l’avion au départ de Beyrouth, je lis l’article du Canard indiquant que la France aide les rebelles syriens en compagnie des Britanniques et des Turcs dans le cadre d’une « intervention limitée » en Syrie.
Qui dit vrai ? La première source et le militaire français ? Les dénégations turques et britanniques sont-elles réelles ou de simples paravent pour masquer la réalité d’un appui logistique aux opposants à Bashar el-Assad ? Une chose est sûre : l’appui turc à l’Armée syrienne libre est clair. Un confrère qui a joint au téléphone son chef le colonel Riad Assad s’est vu répondre la phrase suivante : « il n’y a pas de problème pour qu’on se rencontre, mais vous devez d’abord passer par mon minder au ministère (turc) des Affaires étrangères ». Affaire à suivre…
Par Georges Malbrunot
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