le 30 avril la Bataille de Camerone
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le 30 avril la Bataille de Camerone
le contexte :
L’expédition du Mexique (1861-1867)
Le 10 mars les Français sont de retour devant Puebla. La ville s’est préparé au siège. Les 7 forts protégeant la ville ont été renforcés et entourés de fortifications de campagne, les alentours de la ville ont été dévastés et de nombreux habitants ont été évacués. Les ordres de général Forey sont cependant de prendre la ville d’assaut et non l’assièger.Le 19 mars l’encerclement de Puebla est terminé mais les assaillants ne disposent pas de suffisamment de munitions pour un assaut général. Forey décide donc de s’emparer des hauteurs de San Juan. Les sapeurs creusent des tranchées jusqu’à quelques dizaines de mètres des murailles du fort San Javier. L’artillerie française met hors de combat presque tous les canons des défenseurs. Le 26 mars, le général Bazaine lance à l’attaque les régiments vaincus l’année précédente. Après une journée de combats acharnés, ils s’emparent de la place.Les Mexicains se replient dans les faubourgs de la ville. Commencent alors plusieurs semaines de combats de rue meurtriers. Les défenseurs bénéficient du couvert offert par les murs très épais de la plupart des habitations. Ils résistent et lancent même de nombreuses contre-attaque. Néanmoins la lente dégradation de leur situation nécessite l’intervention d’une armée de renfort. Mais celle-ci est battue par Bazaine à San Lorenzo, le 8 mai. L’arrivée à Puebla d’un convoi comportant des pièces de siège, grâce au sacrifice d’une compagnie de la Légion étrangère à Camerone, place les assiégés dans une situation désespérée.La réduction des forts de Totimehuacan et Carmen mais aussi l’épuisement de ses munitions d’artillerie poussent le général Ortega à la reddition, le 17 mai 1863. Le 7 juin, les Français entrent à Mexico
LA BATAILLE DE CAMERONE :
En 1863, pendant l'expédition française au Mexique, l'armée française assiège Puebla. Le 29 avril 1863, un convoi français part du port de Veracruz, chargé de vivres, matériel de siège et de 3 millions de francs en numéraire.
Le colonel Jeanningros, commandant le Régiment étranger, ayant eu des renseignements concernant l'attaque probable du convoi, décide d'envoyer la 3e compagnie explorer les abords de Palo Verde avant l'arrivée du convoi.
Soixante-deux fantassins et trois officiers de la 3e compagnie du Régiment étranger de la Légion étrangère sont donc envoyés à la rencontre du convoi, à l'aube du 30 avril.
La compagnie n'ayant pas d'officier disponible (ceux-ci étant atteints par le « vomito negro », la fièvre jaune, comme nombre de membres du corps expéditionnaire), le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment se porte volontaire pour la commander. Le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par interim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau, demandent à l'accompagner.
Le colonel mexicain Milan, qui commande 1200 fantassins et 800 cavaliers mexicains, averti de leur passage, met ses troupes en branle.
DéroulementPartie de Chiquihuite vers une heure du matin, la compagnie passe devant le poste de Paso del Macho (Le Pas du mulet), commandé par le capitaine Saussier et poursuit sa route. Après avoir dépassé le groupe de maisons appelé Camarón de Tejeda (55 km à l'ouest de Veracruz), elle arrive à Palo Verde vers sept heures du matin, après avoir parcouru en marche forcée les vingt-quatre kilomètres qui les séparent de leur garnison de départ. Les légionnaires s'arrêtent pour faire le café.
C'est alors qu'ils repèrent les Mexicains. Le capitaine Danjou décide de se replier sur le village. À peine sont-ils arrivés sur les lieux qu'un coup de feu claque, blessant un légionnaire. La colonne dépasse alors le groupe de maisons. C'est à ce moment que les cavaliers du colonel Milan chargent la troupe qui est contrainte de former le carré. La première salve brise la charge et met en fuite les Mexicains.
Après avoir brisé une seconde charge de cavalerie, le capitaine Danjou et ses hommes se réfugient dans l'hacienda, espérant retarder au maximum la tentative de prise du convoi du colonel Milan. Malheureusement, au cours du repli, les deux mules qui transportent les vivres et les munitions, effrayées par le bruit, échappent à leur contrôle et s'enfuient.
Une fois dans l'hacienda, les légionnaires s'empressent de barricader l'enceinte du mieux qu'ils le peuvent. Les Mexicains mettent pieds dans les pièces du rez-de-chaussée et interdisent, dès lors, l'accès à l'étage. Le sergent Morzycki est sur le toit du bâtiment principal pour observer les mouvements de l'ennemi.
Il est déjà dix heures du matin et les hommes du capitaine Danjou, qui n'ont rien mangé depuis la veille commencent à souffrir de la soif et de la chaleur. Un officier mexicain, le capitaine Ramon Laisné somme les Français de se rendre, ce à quoi le capitaine Danjou fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ! ». Il fait alors jurer à ses hommes de lutter jusqu'au bout.
Les Mexicains mettent le feu à l'hacienda mais n'osent pas donner l'assaut de manière frontale. Certains, depuis les chambres de l'étage tentent de pénétrer dans la pièce tenue par les légionnaires. Le capitaine Danjou est frappé d'une balle en plein cœur à la mi-journée et c'est au sous-lieutenant Jean Vilain que revient le commandement. Les Mexicains sont alors les seuls maîtres du corps de ferme.
Vers quatorze heures, c'est au tour du sous-lieutenant Jean Vilain de tomber, frappé en plein front. Le sous-lieutenant Maudet prend alors le commandement.
À 17 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, il ne reste plus que douze hommes en état de combattre. C'est à ce moment-là que le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves.
Neuf heures durant, les légionnaires vont affronter les troupes mexicaines sans boire, accablés par la chaleur des Hautes-Plaines, étouffés par la fumée des incendies. En fin d'après-midi, il ne reste en état de combattre que le sous-lieutenant Maudet, le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin et Leonhard. Au signal de l'officier, ils déchargent leurs fusils et chargent à la baïonnette. Catteau meurt, criblé de balles en protégeant le sous-lieutenant de son corps ; celui-ci est lui-même blessé à deux reprises. Un officier mexicain somme les survivants de se rendre. Maine répond :
« Nous nous rendrons si vous nous faites la promesse la plus formelle de relever et de soigner notre sous-lieutenant et tous nos camarades atteints, comme lui, de blessures ; si vous nous promettez de nous laisser notre fourniment et nos armes. Enfin, nous nous rendrons, si vous vous engagez à dire à qui voudra l'entendre que, jusqu'au bout, nous avons fait notre devoir. »
« On ne refuse rien à des hommes comme vous » répondit un officier mexicain.
Les rescapés sont présentés au colonel Milan, qui s'écrie : « Pero no son hombres, son demonios ». (Mais ce ne sont pas des hommes ce sont des démons.
Lorsque les renforts arrivent sur les lieux, dans les ruine calcinées, il ne reste que les cadavres français et mexicains. Aux alentours, le tambour de la compagnie est retrouvé saint et sauf, seul rescapé libre. Le tambour Casimir LAÏ, de nationalité sarde, né à Caglieri en Italie. Il est retrouvé par un éclaireur de la colonne de secours. Laissé pour mort sur le terrain, il est dépouillé de ses vêtements, il est jeté dans le fossé bordant la route avant d’être mis en fosse commune. Blessé de sept coups de lance et de deux balles, sa volonté de vivre lui permet de faire plusieurs Kms en direction de Chiquihuite dans les broussailles. Il raconte la bataille et ses explications serviront au premier compte-rendu de la bataille. Il sera décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 14 août 1863.
Ordre de bataille de la 3e compagnie Officiers :
Capitaine Danjou, Sous-lieutenant Maudet et Sous-lieutenant Vilain.
Sous-officiers :
Sergent Major Tonel, Sergents Germeys, Morzycki, Palmaert et Schaffner.
Caporaux :
Berg, Delcaretto, Favas, Magnin, Maine et Pinzinger.
Tambour
Lai.
Légionnaires :
Baas, Bernardo, Bertolotto, Billod, Bogucki, Brunswick, Burgiser, Cathenhusen, Catteau, Conrad, Constantin, Dael, Daglincks, Dicken, De Vries, Dubois, Friedrich, Fritz, Fursbaz, Gaertner, Gorski, Groux, Haller, Hipp, Jeannin, Konrad, Kurz, Kunassec, Langmeier, Lemmer, Leonhard, Lernoud, Merlet, Rerbers, Reuss, Rohr, Schreiblich, Schifer, Seffrin, Seger, Seiler, Timmermans, Van Den Bulcke, Van Den Meersche, Vandesavel, Van Opstal, Verjus, Wilhelm, Wittgens et Zey
Bilan détaillé : Effectif de la bataille de Camerone.La moitié de la compagnie fut tuée ou mortellement blessée. Les blessés furent transportés aux hôpitaux de Huatusco et de Jalapa où ils furent soignés. Les prisonniers furent ensuite échangés contre des prisonniers mexicains. Le premier échange eut lieu trois mois plus tard et permit à huit légionnaires d'être échangés contre deux cents Mexicains.
Le convoi français put cependant éviter l'attaque mexicaine et parvenir sans encombre à Puebla.
Par décision du 4 octobre 1863, le ministre de la Guerre, le général Randon, ordonna que le nom de « Camerone » soit inscrit sur les drapeaux du régiment étranger. De plus, l'empereur Napoléon III décida que les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés sur les murs des Invalides.
Un monument fut érigé sur le site du combat en 1892. Mais son abandon incita en 1948 le colonel Penette à en dresser un nouveau, inauguré officiellement en 1963. C'est sur ce dernier que figure l'inscription :
Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée.
Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats Français
A Camerone le 30 avril 1863
Aujourd'hui encore, les militaires mexicains rendent hommage aux soldats mexicains et français tombés ce jour-là en présentant les armes lorsqu'ils passent devant ce monument.
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suite
le 8 mai 1863
Mexique, une petite vile sur la route reliant Mexico à Puebla 100 km,
une quarantaine de km à l’ouest de cette dernière
Guerre et campagne
L’expédition du Mexique (1861-1867)
PROTAGONISTES
Mexicains
Français
COMMANDANTS DES DEUX CAMPS
général Ignacio Comonfort général François Achille Bazaine
Description des opérations
Malgré une résistance déterminée, Puebla assiégée ne semble pas pouvoir tenir encore longtemps. Le président Juarez intervient donc personnellement auprès du général Comonfort pour que son armée viennent au secours des assiégés. Celui-ci rassemble alors un convoi de ravitaillement en s’avance sur la route entre Mexico et Puebla.
Du côté français, le général Bazaine obtient l’autorisation de mener une reconnaissance en force. Après une marche de nuit en pleine campagne, il atteint les hauteurs surplombant la ville de San Lorenzo à l’aube.
Les forces mexicaines ont installé des retranchements pour se protéger d’un assaut frontal. Les canons mexicains ouvrent le feu dès l’apparition des Français. La batterie d’artillerie à cheval de la garde vient se mettre en position au plus près pour couvrir l’attaque. Bazaine place ses quatre bataillons d’infanterie en échelon en biais, celui de gauche menant l’assaut sur l’aile droite ennemie. Les tirs mexicains ne réussissent pas à bloquer l’avance des fantassins alors que la formation employée leur permet de concentrer leurs feux. Après une forte résistance initiale, les Mexicains se débandent devant les charges à la bayonnette des assaillants. Pendant ce temps la cavalerie a effectué un large mouvement tournant par l’ouest et coupe la retraite mexicaine. A 9 heures 30, après deux heures de combat, deux des trois corps de Comonfort sont détruits et le troisième en pleine retraite. Cette bataille décisive scelle le sort de Puebla qui capitule 9 jours plus tard.
Particularités
La batterie d’artillerie à cheval de la garde, dont l’action fut décisive lors de la bataille de San Lorenzo, est la seule unité de la garde impériale envoyée au Mexique.
L’expédition du Mexique (1861-1867)
Le 10 mars les Français sont de retour devant Puebla. La ville s’est préparé au siège. Les 7 forts protégeant la ville ont été renforcés et entourés de fortifications de campagne, les alentours de la ville ont été dévastés et de nombreux habitants ont été évacués. Les ordres de général Forey sont cependant de prendre la ville d’assaut et non l’assièger.Le 19 mars l’encerclement de Puebla est terminé mais les assaillants ne disposent pas de suffisamment de munitions pour un assaut général. Forey décide donc de s’emparer des hauteurs de San Juan. Les sapeurs creusent des tranchées jusqu’à quelques dizaines de mètres des murailles du fort San Javier. L’artillerie française met hors de combat presque tous les canons des défenseurs. Le 26 mars, le général Bazaine lance à l’attaque les régiments vaincus l’année précédente. Après une journée de combats acharnés, ils s’emparent de la place.Les Mexicains se replient dans les faubourgs de la ville. Commencent alors plusieurs semaines de combats de rue meurtriers. Les défenseurs bénéficient du couvert offert par les murs très épais de la plupart des habitations. Ils résistent et lancent même de nombreuses contre-attaque. Néanmoins la lente dégradation de leur situation nécessite l’intervention d’une armée de renfort. Mais celle-ci est battue par Bazaine à San Lorenzo, le 8 mai. L’arrivée à Puebla d’un convoi comportant des pièces de siège, grâce au sacrifice d’une compagnie de la Légion étrangère à Camerone, place les assiégés dans une situation désespérée.La réduction des forts de Totimehuacan et Carmen mais aussi l’épuisement de ses munitions d’artillerie poussent le général Ortega à la reddition, le 17 mai 1863. Le 7 juin, les Français entrent à Mexico
LA BATAILLE DE CAMERONE :
En 1863, pendant l'expédition française au Mexique, l'armée française assiège Puebla. Le 29 avril 1863, un convoi français part du port de Veracruz, chargé de vivres, matériel de siège et de 3 millions de francs en numéraire.
Le colonel Jeanningros, commandant le Régiment étranger, ayant eu des renseignements concernant l'attaque probable du convoi, décide d'envoyer la 3e compagnie explorer les abords de Palo Verde avant l'arrivée du convoi.
Soixante-deux fantassins et trois officiers de la 3e compagnie du Régiment étranger de la Légion étrangère sont donc envoyés à la rencontre du convoi, à l'aube du 30 avril.
La compagnie n'ayant pas d'officier disponible (ceux-ci étant atteints par le « vomito negro », la fièvre jaune, comme nombre de membres du corps expéditionnaire), le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment se porte volontaire pour la commander. Le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par interim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau, demandent à l'accompagner.
Le colonel mexicain Milan, qui commande 1200 fantassins et 800 cavaliers mexicains, averti de leur passage, met ses troupes en branle.
DéroulementPartie de Chiquihuite vers une heure du matin, la compagnie passe devant le poste de Paso del Macho (Le Pas du mulet), commandé par le capitaine Saussier et poursuit sa route. Après avoir dépassé le groupe de maisons appelé Camarón de Tejeda (55 km à l'ouest de Veracruz), elle arrive à Palo Verde vers sept heures du matin, après avoir parcouru en marche forcée les vingt-quatre kilomètres qui les séparent de leur garnison de départ. Les légionnaires s'arrêtent pour faire le café.
C'est alors qu'ils repèrent les Mexicains. Le capitaine Danjou décide de se replier sur le village. À peine sont-ils arrivés sur les lieux qu'un coup de feu claque, blessant un légionnaire. La colonne dépasse alors le groupe de maisons. C'est à ce moment que les cavaliers du colonel Milan chargent la troupe qui est contrainte de former le carré. La première salve brise la charge et met en fuite les Mexicains.
Après avoir brisé une seconde charge de cavalerie, le capitaine Danjou et ses hommes se réfugient dans l'hacienda, espérant retarder au maximum la tentative de prise du convoi du colonel Milan. Malheureusement, au cours du repli, les deux mules qui transportent les vivres et les munitions, effrayées par le bruit, échappent à leur contrôle et s'enfuient.
Une fois dans l'hacienda, les légionnaires s'empressent de barricader l'enceinte du mieux qu'ils le peuvent. Les Mexicains mettent pieds dans les pièces du rez-de-chaussée et interdisent, dès lors, l'accès à l'étage. Le sergent Morzycki est sur le toit du bâtiment principal pour observer les mouvements de l'ennemi.
Il est déjà dix heures du matin et les hommes du capitaine Danjou, qui n'ont rien mangé depuis la veille commencent à souffrir de la soif et de la chaleur. Un officier mexicain, le capitaine Ramon Laisné somme les Français de se rendre, ce à quoi le capitaine Danjou fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ! ». Il fait alors jurer à ses hommes de lutter jusqu'au bout.
Les Mexicains mettent le feu à l'hacienda mais n'osent pas donner l'assaut de manière frontale. Certains, depuis les chambres de l'étage tentent de pénétrer dans la pièce tenue par les légionnaires. Le capitaine Danjou est frappé d'une balle en plein cœur à la mi-journée et c'est au sous-lieutenant Jean Vilain que revient le commandement. Les Mexicains sont alors les seuls maîtres du corps de ferme.
Vers quatorze heures, c'est au tour du sous-lieutenant Jean Vilain de tomber, frappé en plein front. Le sous-lieutenant Maudet prend alors le commandement.
À 17 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, il ne reste plus que douze hommes en état de combattre. C'est à ce moment-là que le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves.
Neuf heures durant, les légionnaires vont affronter les troupes mexicaines sans boire, accablés par la chaleur des Hautes-Plaines, étouffés par la fumée des incendies. En fin d'après-midi, il ne reste en état de combattre que le sous-lieutenant Maudet, le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin et Leonhard. Au signal de l'officier, ils déchargent leurs fusils et chargent à la baïonnette. Catteau meurt, criblé de balles en protégeant le sous-lieutenant de son corps ; celui-ci est lui-même blessé à deux reprises. Un officier mexicain somme les survivants de se rendre. Maine répond :
« Nous nous rendrons si vous nous faites la promesse la plus formelle de relever et de soigner notre sous-lieutenant et tous nos camarades atteints, comme lui, de blessures ; si vous nous promettez de nous laisser notre fourniment et nos armes. Enfin, nous nous rendrons, si vous vous engagez à dire à qui voudra l'entendre que, jusqu'au bout, nous avons fait notre devoir. »
« On ne refuse rien à des hommes comme vous » répondit un officier mexicain.
Les rescapés sont présentés au colonel Milan, qui s'écrie : « Pero no son hombres, son demonios ». (Mais ce ne sont pas des hommes ce sont des démons.
Lorsque les renforts arrivent sur les lieux, dans les ruine calcinées, il ne reste que les cadavres français et mexicains. Aux alentours, le tambour de la compagnie est retrouvé saint et sauf, seul rescapé libre. Le tambour Casimir LAÏ, de nationalité sarde, né à Caglieri en Italie. Il est retrouvé par un éclaireur de la colonne de secours. Laissé pour mort sur le terrain, il est dépouillé de ses vêtements, il est jeté dans le fossé bordant la route avant d’être mis en fosse commune. Blessé de sept coups de lance et de deux balles, sa volonté de vivre lui permet de faire plusieurs Kms en direction de Chiquihuite dans les broussailles. Il raconte la bataille et ses explications serviront au premier compte-rendu de la bataille. Il sera décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 14 août 1863.
Ordre de bataille de la 3e compagnie Officiers :
Capitaine Danjou, Sous-lieutenant Maudet et Sous-lieutenant Vilain.
Sous-officiers :
Sergent Major Tonel, Sergents Germeys, Morzycki, Palmaert et Schaffner.
Caporaux :
Berg, Delcaretto, Favas, Magnin, Maine et Pinzinger.
Tambour
Lai.
Légionnaires :
Baas, Bernardo, Bertolotto, Billod, Bogucki, Brunswick, Burgiser, Cathenhusen, Catteau, Conrad, Constantin, Dael, Daglincks, Dicken, De Vries, Dubois, Friedrich, Fritz, Fursbaz, Gaertner, Gorski, Groux, Haller, Hipp, Jeannin, Konrad, Kurz, Kunassec, Langmeier, Lemmer, Leonhard, Lernoud, Merlet, Rerbers, Reuss, Rohr, Schreiblich, Schifer, Seffrin, Seger, Seiler, Timmermans, Van Den Bulcke, Van Den Meersche, Vandesavel, Van Opstal, Verjus, Wilhelm, Wittgens et Zey
Bilan détaillé : Effectif de la bataille de Camerone.La moitié de la compagnie fut tuée ou mortellement blessée. Les blessés furent transportés aux hôpitaux de Huatusco et de Jalapa où ils furent soignés. Les prisonniers furent ensuite échangés contre des prisonniers mexicains. Le premier échange eut lieu trois mois plus tard et permit à huit légionnaires d'être échangés contre deux cents Mexicains.
Le convoi français put cependant éviter l'attaque mexicaine et parvenir sans encombre à Puebla.
Par décision du 4 octobre 1863, le ministre de la Guerre, le général Randon, ordonna que le nom de « Camerone » soit inscrit sur les drapeaux du régiment étranger. De plus, l'empereur Napoléon III décida que les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés sur les murs des Invalides.
Un monument fut érigé sur le site du combat en 1892. Mais son abandon incita en 1948 le colonel Penette à en dresser un nouveau, inauguré officiellement en 1963. C'est sur ce dernier que figure l'inscription :
Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée.
Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats Français
A Camerone le 30 avril 1863
Aujourd'hui encore, les militaires mexicains rendent hommage aux soldats mexicains et français tombés ce jour-là en présentant les armes lorsqu'ils passent devant ce monument.
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le 8 mai 1863
Mexique, une petite vile sur la route reliant Mexico à Puebla 100 km,
une quarantaine de km à l’ouest de cette dernière
Guerre et campagne
L’expédition du Mexique (1861-1867)
PROTAGONISTES
Mexicains
Français
COMMANDANTS DES DEUX CAMPS
général Ignacio Comonfort général François Achille Bazaine
Description des opérations
Malgré une résistance déterminée, Puebla assiégée ne semble pas pouvoir tenir encore longtemps. Le président Juarez intervient donc personnellement auprès du général Comonfort pour que son armée viennent au secours des assiégés. Celui-ci rassemble alors un convoi de ravitaillement en s’avance sur la route entre Mexico et Puebla.
Du côté français, le général Bazaine obtient l’autorisation de mener une reconnaissance en force. Après une marche de nuit en pleine campagne, il atteint les hauteurs surplombant la ville de San Lorenzo à l’aube.
Les forces mexicaines ont installé des retranchements pour se protéger d’un assaut frontal. Les canons mexicains ouvrent le feu dès l’apparition des Français. La batterie d’artillerie à cheval de la garde vient se mettre en position au plus près pour couvrir l’attaque. Bazaine place ses quatre bataillons d’infanterie en échelon en biais, celui de gauche menant l’assaut sur l’aile droite ennemie. Les tirs mexicains ne réussissent pas à bloquer l’avance des fantassins alors que la formation employée leur permet de concentrer leurs feux. Après une forte résistance initiale, les Mexicains se débandent devant les charges à la bayonnette des assaillants. Pendant ce temps la cavalerie a effectué un large mouvement tournant par l’ouest et coupe la retraite mexicaine. A 9 heures 30, après deux heures de combat, deux des trois corps de Comonfort sont détruits et le troisième en pleine retraite. Cette bataille décisive scelle le sort de Puebla qui capitule 9 jours plus tard.
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