Selon un historien allemand, Hitler avait la bombe nucléaire
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Selon un historien allemand, Hitler avait la bombe nucléaire
» Grand éclair. Feu, beaucoup de morts tout de suite. Avec grandes brûlures. Beaucoup aveugles… » Oleg agonise. Mais avant de mourir de ses brûlures, ce prisonnier de guerre soviétique du camp de concentration nazi d'Ohrdruf, dans le centre de l'Allemagne, se confie à un compatriote en cherchant ses mots.
Il lui explique ce qui vient de se passer. La gigantesque explosion qui l'a aveuglé, avant de tout carboniser autour de lui. Sans le savoir, Oleg est l'une des premières victimes de l'ère atomique.
Comme plusieurs centaines d'autres cobayes, dont certains se sont littéralement volatilisés, il a été exposé à un test nucléaire organisé dans le plus grand secret par les nazis le 3 ou 4 mars 1945. Deux mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
A l'époque, les Allemands se replient de toutes parts. La défaite totale est proche. Reste un espoir pour les nazis : leurs » armes miracles » , ces avions, ces fusées ou ces sous-marins qui pourraient changer le cours de la guerre. Mais ce que Hitler attend avec le plus d'impatience, c'est un nouveau type d'explosif. Une bombe si puissante qu'elle » détruirait toute vie humaine dans un rayon de trois à quatre kilomètres du point d'impact » , explique le Führer en août 1944 à Ion Antonescu, chef de l'Etat roumain.
Une bombe tactique, d'une puissance moindre qu'à Hiroshima et Nagasaki
Les physiciens allemands y travaillent sans relâche depuis 1942. Depuis que l'état-major de la Wehrmacht et les SS ont libéré de gros budgets pour réaliser la bombe. Sans succès, prétendaient les alliés après la guerre, en ajoutant que les scientifiques nazis étaient très en retard sur leurs collègues américains et britanniques.
Faux, rétorque aujourd'hui Rainer Karlsch. Dans son livre » La bombe de Hitler » , l'historien allemand prouve que les nazis ont testé plusieurs bombes nucléaires tactiques entre octobre 1944 et mars 1945. Soit bien avant les attaques américaines qui détruiront les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
Mais, précise d'emblée le chercheur berlinois, le potentiel de destruction de la bombe nazie était bien inférieur à celui des deux bombes atomiques américaines. La raison en est simple : les Allemands n'avaient pas assez de matériaux fissibles, comme l'uranium enrichi par exemple, pour construire des bombes A.
Mais ce n'était qu'une question de temps. Si les nazis avaient pu prolonger la guerre d'une année, ils auraient très certainement disposé d'armes aussi dévastatrices que celles des Américains.
Un éclair très vif, rougeâtre à l'intérieur, jaunâtre à l'extérieur
Mais revenons à cet essai nucléaire dont Staline saura tout dès le 23 mars, grâce aux rapports de ses espions, qui décrivent avec précision l'onde de choc, les hautes températures, les bâtiments soufflés et les prisonniers de guerre anéantis. Cläre Werner, une habitante de la région d'Ohrdruf, raconte qu'elle a vu vers 21h30 un éclair très vif, rougeâtre à l'intérieur, jaunâtre à l'extérieur.
Il a illuminé le paysage de telle sorte qu'elle aurait pu lire le journal sans problème. Un autre témoin parle des habitants des environs qui, les jours suivants, souffrent de migraine et qui crachent du sang. Il décrit aussi les effets dévastateurs de la bombe, notamment sur les 700 ou 800 prisonniers de guerre sacrifiés à cette occasion.
» Plus aucun cheveu, des cloques de brûlure, les chairs nues et à vif »
» Tous ces gens n'avaient plus aucun cheveu. Certains avaient des cloques de brûlure sur la peau, les chairs nues et à vif… » D'autres témoins prétendent que des sentinelles SS ont été tuées lors de l'essai. Preuve que les nazis avaient été dépassés par la force de leur création, qu'ils appelaient » bombe de la désagrégation » , comme l'a entendu le correspondant de guerre Luigi Romersa en octobre 1944.
Ce journaliste italien avait été envoyé par Mussolini pour constater de visu les avancées technologiques allemandes. Il se trouvait alors sur un autre site d'essai nucléaire, l'île de Rügen dans la mer Baltique. » Nous avons ressenti un véritable tremblement de terre » , témoigne-t-il dans le livre de Rainer Karlsch. » Nous avons vu très clairement un éclair, une lumière incandescente, puis une grande paroi de fumée s'est dressée devant nous. »
Une » arme miracle » … que la Wehrmacht a finalement renoncé à utiliser
Alors pourquoi les Allemands n'ont-ils pas utilisé leur » arme miracle » ? Selon l'historien allemand, la bombe nucléaire nazie n'était pas prête pour une application militaire. Il lui manquait notamment un vecteur, un avion ou une fusée, pour bombarder les villes ennemies. En outre, les pontes nazis, à la différence de Hitler, ont compris, dès la fin du mois de mars 1945, que les quelques armes atomiques qu'ils pourraient fabriquer n'arrêteraient pas l'avancée des Soviétiques, des Américains et des Britanniques.
Et, surtout, leur utilisation sur le front aurait provoqué la vengeance des alliés, qui auraient eu beau jeu de détruire l'Allemagne sous un tapis de bombes… traditionnelles. La guerre était perdue. Il fallait arrêter les frais et éviter, si possible, le peloton d'exécution pour crime de guerre.
Une longue enquête, qui aboutit grâce à des fonds d'archives inexploités
L'historien Rainer Karlsch reçoit en 2001 une lettre qui l'énerve. Dans ce courrier, le journaliste Heiko Petermann, qui enquête sur d'éventuelles expérimentations de bombes atomiques dans le Reich, lui demande s'il sait de combien de tonnes d'uranium disposaient les nazis durant la guerre.
» J'eus l'impression qu'il se moquait de moi » , résume le chercheur allemand qui, comme la majorité des spécialistes de la période, estimait impossible qu'Hitler ait pu développer une arme nucléaire. Et pourtant Petermann présente à Karlsch des témoins certifiant qu'ils ont vu un brillant éclair de lumière et une colonne de fumée en mars 1945.
Dans un premier temps, Karlsch doute de ces informations. Les physiciens allemands n'avaient-ils pas fait tout leur possible pour torpiller le projet de bombe atomique nazie ? Ils l'avaient d'ailleurs juré sur l'honneur aux alliés qui les avaient fait prisonniers après la guerre.
Devant le manque de preuves, l'historien doute, mais se prend tout de même au jeu. Avec succès. Après plusieurs années de recherche dans des fonds d'archives inexploités en Allemagne, mais aussi en Russie et en Angleterre, il découvre des documents inédits démontrant que les scientifiques nazis savaient ce qu'était une bombe au plutonium.
Une activité nucléaire détectée sur les sites concernés
Il se rend aussi compte que de nombreuses preuves ont été détruites par ces mêmes scientifiques. Histoire de conserver leur place dans la communauté scientifique internationale. Mais c'est sur le terrain, là où les bombes auraient explosé, que Karlsch trouve la preuve d'une activité nucléaire. Des scientifiques analysent les sols et confirment la présence, entre autres, de césium 137 et de cobalt 60.
La boucle est bouclée, même s'il manque encore la preuve visuelle des essais, regrette l'historien, en ajoutant qu'un film au moins a été tourné lors d'une des explosions et qu'il est tombé dans les mains de Staline en 1945. Mais voilà, il s'est perdu dans les archives russes. Officiellement du moins.
► La Bombe de Hitler de Rainer Karlsch - éd. Calmann-Levy - 521p., 25€.
https://i.servimg.com/u/f26/14/16/37/49/20070110.jpg
Il lui explique ce qui vient de se passer. La gigantesque explosion qui l'a aveuglé, avant de tout carboniser autour de lui. Sans le savoir, Oleg est l'une des premières victimes de l'ère atomique.
Comme plusieurs centaines d'autres cobayes, dont certains se sont littéralement volatilisés, il a été exposé à un test nucléaire organisé dans le plus grand secret par les nazis le 3 ou 4 mars 1945. Deux mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
A l'époque, les Allemands se replient de toutes parts. La défaite totale est proche. Reste un espoir pour les nazis : leurs » armes miracles » , ces avions, ces fusées ou ces sous-marins qui pourraient changer le cours de la guerre. Mais ce que Hitler attend avec le plus d'impatience, c'est un nouveau type d'explosif. Une bombe si puissante qu'elle » détruirait toute vie humaine dans un rayon de trois à quatre kilomètres du point d'impact » , explique le Führer en août 1944 à Ion Antonescu, chef de l'Etat roumain.
Une bombe tactique, d'une puissance moindre qu'à Hiroshima et Nagasaki
Les physiciens allemands y travaillent sans relâche depuis 1942. Depuis que l'état-major de la Wehrmacht et les SS ont libéré de gros budgets pour réaliser la bombe. Sans succès, prétendaient les alliés après la guerre, en ajoutant que les scientifiques nazis étaient très en retard sur leurs collègues américains et britanniques.
Faux, rétorque aujourd'hui Rainer Karlsch. Dans son livre » La bombe de Hitler » , l'historien allemand prouve que les nazis ont testé plusieurs bombes nucléaires tactiques entre octobre 1944 et mars 1945. Soit bien avant les attaques américaines qui détruiront les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
Mais, précise d'emblée le chercheur berlinois, le potentiel de destruction de la bombe nazie était bien inférieur à celui des deux bombes atomiques américaines. La raison en est simple : les Allemands n'avaient pas assez de matériaux fissibles, comme l'uranium enrichi par exemple, pour construire des bombes A.
Mais ce n'était qu'une question de temps. Si les nazis avaient pu prolonger la guerre d'une année, ils auraient très certainement disposé d'armes aussi dévastatrices que celles des Américains.
Un éclair très vif, rougeâtre à l'intérieur, jaunâtre à l'extérieur
Mais revenons à cet essai nucléaire dont Staline saura tout dès le 23 mars, grâce aux rapports de ses espions, qui décrivent avec précision l'onde de choc, les hautes températures, les bâtiments soufflés et les prisonniers de guerre anéantis. Cläre Werner, une habitante de la région d'Ohrdruf, raconte qu'elle a vu vers 21h30 un éclair très vif, rougeâtre à l'intérieur, jaunâtre à l'extérieur.
Il a illuminé le paysage de telle sorte qu'elle aurait pu lire le journal sans problème. Un autre témoin parle des habitants des environs qui, les jours suivants, souffrent de migraine et qui crachent du sang. Il décrit aussi les effets dévastateurs de la bombe, notamment sur les 700 ou 800 prisonniers de guerre sacrifiés à cette occasion.
» Plus aucun cheveu, des cloques de brûlure, les chairs nues et à vif »
» Tous ces gens n'avaient plus aucun cheveu. Certains avaient des cloques de brûlure sur la peau, les chairs nues et à vif… » D'autres témoins prétendent que des sentinelles SS ont été tuées lors de l'essai. Preuve que les nazis avaient été dépassés par la force de leur création, qu'ils appelaient » bombe de la désagrégation » , comme l'a entendu le correspondant de guerre Luigi Romersa en octobre 1944.
Ce journaliste italien avait été envoyé par Mussolini pour constater de visu les avancées technologiques allemandes. Il se trouvait alors sur un autre site d'essai nucléaire, l'île de Rügen dans la mer Baltique. » Nous avons ressenti un véritable tremblement de terre » , témoigne-t-il dans le livre de Rainer Karlsch. » Nous avons vu très clairement un éclair, une lumière incandescente, puis une grande paroi de fumée s'est dressée devant nous. »
Une » arme miracle » … que la Wehrmacht a finalement renoncé à utiliser
Alors pourquoi les Allemands n'ont-ils pas utilisé leur » arme miracle » ? Selon l'historien allemand, la bombe nucléaire nazie n'était pas prête pour une application militaire. Il lui manquait notamment un vecteur, un avion ou une fusée, pour bombarder les villes ennemies. En outre, les pontes nazis, à la différence de Hitler, ont compris, dès la fin du mois de mars 1945, que les quelques armes atomiques qu'ils pourraient fabriquer n'arrêteraient pas l'avancée des Soviétiques, des Américains et des Britanniques.
Et, surtout, leur utilisation sur le front aurait provoqué la vengeance des alliés, qui auraient eu beau jeu de détruire l'Allemagne sous un tapis de bombes… traditionnelles. La guerre était perdue. Il fallait arrêter les frais et éviter, si possible, le peloton d'exécution pour crime de guerre.
Une longue enquête, qui aboutit grâce à des fonds d'archives inexploités
L'historien Rainer Karlsch reçoit en 2001 une lettre qui l'énerve. Dans ce courrier, le journaliste Heiko Petermann, qui enquête sur d'éventuelles expérimentations de bombes atomiques dans le Reich, lui demande s'il sait de combien de tonnes d'uranium disposaient les nazis durant la guerre.
» J'eus l'impression qu'il se moquait de moi » , résume le chercheur allemand qui, comme la majorité des spécialistes de la période, estimait impossible qu'Hitler ait pu développer une arme nucléaire. Et pourtant Petermann présente à Karlsch des témoins certifiant qu'ils ont vu un brillant éclair de lumière et une colonne de fumée en mars 1945.
Dans un premier temps, Karlsch doute de ces informations. Les physiciens allemands n'avaient-ils pas fait tout leur possible pour torpiller le projet de bombe atomique nazie ? Ils l'avaient d'ailleurs juré sur l'honneur aux alliés qui les avaient fait prisonniers après la guerre.
Devant le manque de preuves, l'historien doute, mais se prend tout de même au jeu. Avec succès. Après plusieurs années de recherche dans des fonds d'archives inexploités en Allemagne, mais aussi en Russie et en Angleterre, il découvre des documents inédits démontrant que les scientifiques nazis savaient ce qu'était une bombe au plutonium.
Une activité nucléaire détectée sur les sites concernés
Il se rend aussi compte que de nombreuses preuves ont été détruites par ces mêmes scientifiques. Histoire de conserver leur place dans la communauté scientifique internationale. Mais c'est sur le terrain, là où les bombes auraient explosé, que Karlsch trouve la preuve d'une activité nucléaire. Des scientifiques analysent les sols et confirment la présence, entre autres, de césium 137 et de cobalt 60.
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