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les militaires victimes d'un logiciel de paie

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Message  marcwolf Lun 7 Oct - 8:08

Retards, mauvais calcul des soldes… le ministère n'a pu régler un problème informatique plongeant les familles dans le désarroi.
Impayés de loyer, emprunts, saisies sur salaire, huissiers, recours à l'aide sociale, aux bons alimentaires, séparations conjugales, vente de la maison familiale, retour au domicile parental à 35 ans passés… le scénario de l'endettement des couples prend aujourd'hui dans sa toile des proies impensables: des hommes et des femmes engagés pour le pays, des militaires français. Ils n'ont pas cédé aux sirènes du consumérisme et à son piège du crédit revolving. Ils sont victimes du logiciel «Louvois», pour «Logiciel unique à vocation interarmées de la solde». Un système installé en 2011 pour mutualiser et harmoniser le système des paies, différent dans chaque corps d'armée. De quoi réduire, espérait l'administration, la masse salariale et optimiser la rentabilité du bulletin de solde dont le traitement coûtait 6 euros par fiche.
Dix-neuf mois que ce factieux informatique, buguant à tous crins, continue de semer la panique dans les bulletins de salaire des soldats, du petit sous-off au plus haut gradé, mettant de nombreuses familles aux abois. Moins 600 euros, moins 1000 euros, à la fin du mois, parfois zéro. Sur des petites soldes, comme celle de Frédéric avec ses 1500 € mensuels, caporal de l'armée de terre, c'est la catastrophe. Une dérive qui, de mois en mois, a entraîné la famille vers des abysses financiers. Quand il rentre du Liban, en septembre 2012, son bulletin de salaire affiche 900 euros puis 700 puis 500. La mauvaise blague dure cinq mois. Pendant lesquels Frédéric et Marguerite, employée d'usine et mère de deux enfants de 4 et 2 ans, empruntent et vident l'épargne des enfants pour continuer à payer le loyer. «J'ai même revendu mes parts de retraite, se désespère Marguerite. Et ma mère nous achète les courses pour pouvoir nourrir les enfants jusqu'à la fin du mois.» Aujourd'hui, le couple affiche un découvert mensuel de 1200 €, doit payer 800 € d'agios que la banquière refuse de négocier et a une saisie sur salaire pour sa taxe d'habitation impayée. L'armée leur doit encore 7000 euros. Et la part «avancée» il y a quelques semaines par l'administration en mesure d'«urgence» leur vaut aujourd'hui 1000 euros supplémentaires à payer aux impôts, l'œil fiscal pensant à un apport d'argent. «Nous sommes dans le pétrin, résume le couple. Et nous n'avons pas de réponse de l'armée: la grande muette est aussi sourde d'oreille.»
Aberration, désillusion, abandon, trahison… «c'est la débâcle», lâche amer Emmanuel, artilleur dans un régiment de la marine. Les dérapages de Louvois concernent les effectifs de l'armée de terre, de la marine nationale et du Service de santé des armées, soit potentiellement 160.000 personnes. Au total, le logiciel fou a causé 35 millions d'euros de moins-perçus, auxquels s'ajouteraient 117 millions à cause de dysfonctionnements de soldes antérieurs à sa mise en place, et 106 millions de trop-perçus.
Comment explique-t-on que l'on n'ait toujours rien réglé en 19 mois?, s'indigne Nicolas Bara, 20 ans de marine nationale à son actif et président de l'association Militaires et citoyens. Le raccordement de Louvois a eu lieu en mai 2011 et le ministère fait mine de s'apercevoir des dysfonctionnements en octobre 2012 alors que maintes fois il en avait été alarmé? !» Depuis, un dispositif a été mis en place par la Défense. Un call-center a été créé avec un numéro vert pour enregistrer les dossiers et une mesure de «contournement» est appliquée, sorte d'«avance financière» aux militaires pour parer au plus urgent. À Nancy, 500 experts ont été mobilisés pour tenter de dompter les caprices de Louvois. Mais leurs mises à jour régulières créent elles-mêmes d'autres bugs, sur les primes ou sur les soldes. Le mois dernier encore, Bruno a eu une solde de 126 euros et Franck de 90 euros. En avril, 8000 militaires ont été impactés par un nouveau bug touchant les indemnités de service en campagne, 12.000 en mai.
Selon la Défense, 120.000 dossiers auront été réglés ces mois, seuls 397 non traités. Les associations de militaires crient au mensonge en dénonçant des dizaines de milliers de dossiers encore en souffrance. Les 397 dossiers correspondraient au «stock» de cas non réglés avec le logiciel Ours, antérieur à Louvois. Au 25 mai, 1839 dossiers étaient en instance pour le seul centre d'appel, qui ne recense pas tous les recours engagés par la voie hiérarchique et administrative.
Un vent de désertion
«Leur dispositif, c'est un pansement sur une jambe de bois», fustige Nicolas Bara. Un logiciel aura-t-il la peau des armées? Angélique le Garrec, alias sergent-chef Angélique, épouse de militaire et guerrière de la première heure sur le dossier, est pessimiste. «Le moral des troupes est au plus bas, il y a une défiance vis-à-vis du gouvernement, les militaires se sentent lâchés, témoigne celle qui avait organisé une manifestation en mars 2012 devant le ministère. De nombreuses personnes me contactent pour dire leur volonté de retourner dans le civil, plein sont déjà partis, d'autres parlent de désertion. Avant c'étaient des sous-officiers, maintenant ce sont des officiers…» Figure de la contestation, elle a été autorisée par le ministère de la Défense à devenir membre du «groupe utilisateurs de Louvois», les experts chargés de régler le problème. «Avec un pied dedans, ils ont cru qu'ils me canaliseraient, dit celle qu'ils surnomment «le pitbull», mais je dirai tout ce qu'il y a dire, précisément par conviction dans les valeurs de l'armée.»
Le désastre a déjà un coût. Aux 6 millions d'euros d'achat du logiciel, au surcoût délirant causé par ses dysfonctionnements (la Cour des comptes a pointé du doigt le 28 mai dernier un écart de 465 millions d'euros en 2012 de la masse salariale du ministère de la Défense, «dérapage» imputable à Louvois, selon elle), il faudra encore chiffrer le prix judiciaire du préjudice subi. Car les associations le promettent, des actions seront engagées devant les tribunaux pour réparation morale et financière.
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