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mercenaire : “J’ai combattu les Talibans "

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mercenaire : “J’ai combattu les Talibans " Empty mercenaire : “J’ai combattu les Talibans "

Message  marcwolf Ven 9 Sep - 7:03

Dix ans après l’assassinat du commandant Massoud par les Talibans et l'attentat des tours jumelles de New York auquel il est intimement lié, Atlantico a retrouvé un ancien officier français qui a partagé son combat. Pour la première fois, ce témoin privilégié raconte la lutte en Afghanistan et révèle qui était vraiment le Lion du Panshir
Johan Freckhauss s'est engagé volontairement aux côtés de Massoud, ici en Afghanistan Crédit (DR)
Atlantico : Où en étaient les combats contre les Taliban le 9 septembre lorsque Massoud a été assassiné ?
Johan Freckhaus : Paradoxalement le moral était très bon. Le fruit était mûr : les Taliban allaient tomber. La population ne les soutenait plus. De grandes figures afghanes avaient ralliées Massoud, dans l’ombre ou à la lumière : ils reconnaissaient enfin son autorité à diriger la manœuvre et ne contestaient plus son leadership politique. De grandes opérations avaient été planifiées par Massoud dans tout le pays pour l’automne.

De grands changements avaient eu lieu dans l’hiver 2000-2001. Bush arrivait au pouvoir et l’administration républicaine lançait une revue pleine d’espoir de la politique des Etats-Unis dans cette région. Poutine de son côté avait décidé de soutenir davantage l’opposition aux Taliban pour que le jihad ne progresse pas en Asie centrale. Pour la première fois, la Russie ne se contentait plus de vendre simplement des cartouches de Kalachnikov aux intermédiaires de Massoud mais livrait à bon prix des chars de combat et des munitions de gros calibre.

Les Taliban avaient jeté énormément de forces pour briser les arrières de Massoud avec quelques succès mais finalement sans grande conséquence stratégique. De plus, la rhétorique pakistanaise qui leur servait aux relations publiques avait échoué à obtenir la reconnaissance du régime. Les Taliban se sont encore radicalisés et se sont rapprochés davantage de la stratégie jusqu’au-boutiste d’Al-Qaeda, en laissant de côté les efforts de communication pour convaincre qu’ils protégeaient mieux que personne les droits de la femme, qu’ils luttaient mieux que personne contre la drogue et que Ben Laden et Al-Zawahiri n’étaient que des hôtes inoffensifs pour l’Occident.

Incapables d’obtenir des financements internationaux pour proposer du développement à la population afghane, les Taliban perdaient chaque jour le soutien populaire gagné dans leurs premières années. La destruction des Bouddhas de Bâmiyân en mars 2001 et le succès du voyage de Massoud en Europe en avril 2001, avec les cassettes de ses discours distribuées sous le manteau dans tout l’Afghanistan, ont fini de leur aliéner le soutien du peuple.
Quel a été votre rôle auprès de Massoud ?
Entre août 1999 et septembre 2001, j’ai passé quatorze mois en Afghanistan, en quatre séjours. Massoud m’a surtout demandé de faire de l’instruction. Je profitais de mes jours de repos pour aller sur la ligne de front et rester en contact avec les commandants de secteurs. Je savais par eux que le chef ne voulait pas que je reste trop prêt des lignes ennemies. Il redoutait que l’on me capture ou qu’on me livre pour 20 000 dollars, et que, exhibé mort ou vif, je serve la propagande des Taliban qui voulait faire passer Massoud pour un allié des sans-Dieu ou des infidèles, Indiens, Iraniens ou Européens.

Il me laissait cependant énormément de liberté. Après un cycle d’instruction, je me souviens lui avoir demandé ce qu’il désirait que je fasse. Il m’avait retourné la question : « qu’est-ce que tu souhaiterais faire ? » Je m’y attendais et j’avais préparé ma réplique : « Il y a trois choses que je peux faire. » Mais après l’énnoncé de la première option et sans entendre les deux suivantes, il m’avait surpris en me disant avec un sourire : « c’est ça qu’il faut que tu fasses ». Je ne sais plus s’il l’avait dit cette fois-là, mais ça lui ressemblait bien de rajouter également : « Et tu peux commencer demain ! »
Dans cette période j’ai donc surtout fait de l’instruction militaire pour les commandos, pour l’équivalent d’un peloton de cadres, pour les tireurs d’élite, les servants de mortier. On m’appelait “professeur”. J’ai même rédigé un règlement d’emploi tactique qui fut distribué par Massoud à quelques commandants. Mon traducteur pour ce travail fut Asem Suhail qui est mort assassiné en 2001 aux côtés de Massoud.

J’ai participé à quelques opérations dont la plus intense fut l’attaque que dirigea Massoud dans la plaine de Chamali, son front sud, alors que les Taliban, la brigade d’Al-Qaeda et leurs soutiens pakistanais faisaient efforts pour briser le front nord. Nous avons enfoncé les lignes, nous nous sommes emparés d’armes lourdes puis, avec regret, nous sommes revenus sur nos positions. Nous n’étions qu’à 30 kilomètres de Kaboul mais l’intention n’était que d’obliger les Taliban à maintenir le maximum de forces pour protéger la capitale. Malgré cela, le front nord a tout de même cédé à la fin de l’été 2000. Le rapport de force était bien trop défavorable.
Aviez-vous des relations directes avec lui ?
J’ai eu la chance d’avoir une demi-douzaine de conversations avec lui, ainsi que des dizaines de rencontres et de petits échanges, qu’il vienne parler à ses hommes en ma présence ou que je sois moi le témoin de ses réceptions, de ses inspections ou du commandement des opérations. Je ne fais pas partie de ceux qui ont parlé poésie avec Massoud. Nos discussions portaient parfois sur la politique et la stratégie mais principalement sur la technique et la tactique militaire.
La dernière fois que je l’ai vu, en juin 2001, il m’avait demandé de lui rapporter de mon voyage en France des supports d’instruction et des règlements d’emploi pour combiner efficacement l’infanterie et les chars dans les manœuvres offensives. Il voulait mon avis également sur l’achat du meilleur talkie-walkie crypté pour se protéger des écoutes. Il voulait en savoir plus enfin sur la disponibilité de logiciels de cartographie en 3D « pour se déplacer sur la carte, avec l’ordinateur, comme en hélicoptère. » Google Earth n’existait pas encore…
Johan Freckhaus

Johan Freckhaus a été officier de l’Armée française. Il a démissionné en 1999 pour rallier de sa propre initiative le commandant Massoud. Impliqué après 2001 dans la reconstruction du pays, il a été l’otage des Taliban pendant trois semaines en 2008.

source : http://www.atlantico.fr
marcwolf
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